Remboursement des lunettes : De la poudre aux yeux02/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2396.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Remboursement des lunettes : De la poudre aux yeux

Le ministère de la Santé prévoit de limiter le remboursement des lunettes par les complémentaires santé à 470 euros (320 pour les verres simples et 150 pour les montures). Dans le cas de verres complexes ou très complexes, la prise en charge pourra monter jusqu'à 750 et 850 euros. Cela devrait entrer en vigueur le 1er avril 2015.

Le gouvernement a reculé par rapport à son premier projet, et sur le délai de mise en oeuvre, et sur le contenu, qui prévoyait des remboursements un peu plus faibles et avait suscité un tollé de protestations, en particulier de la part des opticiens et des fabricants de lunettes mais aussi des complémentaires.

C'est en effet un marché très lucratif de 4,7 milliards par an, avec un prix moyen de 470 euros par paire de lunettes, mais parfois beaucoup plus, et pas seulement pour des raisons techniques. Beaucoup d'opticiens proposent un produit aligné sur la capacité maximum du remboursement prévu par la complémentaire de leur client.

Au bout du compte, c'est le client qui paye, directement ou indirectement, par le biais de sa cotisation à une mutuelle ou à une assurance, puisque la part payée par la Sécurité sociale atteint le taux ridicule de 6 % du prix d'achat. Quand on n'a pas de complémentaire ou qu'elle ne propose que des prestations minimum, on renonce à s'acheter une paire de lunettes. C'est le cas de plus de deux millions de personnes.

Avec ce projet, l'État, qui reporte sur des mutuelles ou des assureurs privés le rôle que devrait jouer la Sécurité sociale, veut nous faire croire qu'il suffit de limiter les remboursements pour que les prix baissent, ou du moins n'augmentent pas. Mais ni les opticiens, dont de grands groupes disposant de centaines de magasins, ni les fabricants de verres, comme Essilor qui contrôle 66 % du marché en France, ne veulent voir baisser leur chiffre d'affaires. Les clients risquent bien d'avoir la même facture, mais moins remboursée, et de venir grossir le nombre de ceux qui renoncent aux soins.

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