L'appel du patronat à Hollande et à Valls : Faites ce que je vous dis... et tout de suite !02/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2396.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'appel du patronat à Hollande et à Valls : Faites ce que je vous dis... et tout de suite !

Huit organisations patronales, dont le Medef et la CGPME, ont rédigé le 29 juin un appel adressé à Hollande et à Valls, pour qu'ils appliquent les « réformes » plus rapidement, tout ça paraît-il dans l'intérêt général. Le patronat, par la bouche de Gattaz et des autres représentants patronaux, veut plus : plus de cadeaux, plus de facilités pour exploiter les travailleurs, et tout de suite.

C'est, comme d'habitude, au nom de la lutte contre le chômage que, tout d'abord, il exhorte le gouvernement à accélérer la mise en oeuvre du pacte de responsabilité en l'incluant « de manière explicite et rapidement » dans la loi. Le dispositif englobant pacte de responsabilité et CICE représentera sur trois ans un cadeau d'un montant total de 41 milliards d'euros, que le gouvernement compte financer par un plan d'économies de 50 milliards d'euros pris dans la poche des classes populaires. Le patronat veut s'assurer de recevoir le chèque.

Les Gattaz pour le Medef, Roubaud pour la CGPME et autres affirment également ne plus vouloir de textes qui viendraient « complexifier » la réglementation actuelle sur les entreprises, allusion aux textes sur la pénibilité et le temps partiel, qui ne sont que de petites avancées venant après de grands reculs, mais qui ont suscité une levée de boucliers des patrons. De manière générale, ils exigent du gouvernement la mise en oeuvre, « avec le Parlement, d'un moratoire sur tout texte législatif et administratif qui viendrait complexifier notre réglementation, mettre des contraintes ou renforcer les contrôles et les sanctions sur les entreprises et les entrepreneurs ». Ils demandent, autrement dit, la possibilité d'exploiter les travailleurs sans la moindre contrainte.

Le patronat sait parfaitement que Hollande tout comme Valls sont prêts à le servir en menant une politique antiouvrière, quoi qu'il leur en coûte électoralement. Mais il est à l'offensive, il en veut plus et tient à faire savoir au gouvernement qu'il n'est prêt à accepter aucun flottement, aucune déclaration, aucune « posture » qui peut laisser croire à un recul, même petit, dans l'application des « réformes », c'est-à-dire des mesures favorables aux patrons.

Que les signataires de l'appel « menacent » le gouvernement de boycotter la conférence sociale fait partie du jeu. Cela montre, si besoin en était, que le dialogue social qu'elle est censée permettre n'est que du cinéma destiné à couvrir les reculs imposés aux travailleurs, cinéma auquel les directions des confédérations syndicales participent. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a ainsi déclaré sans rire avoir « le sentiment parfois que les organisations patronales se prennent pour le gouvernement ». Belle découverte !

Effectivement, les patrons constituent le véritable pouvoir, et l'État n'est que l'instrument qui leur permet de l'exercer.

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