Économies tous azimuts pour l'Assurance-maladie : La vie de malades sacrifiés... aux milliards du patronat02/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2396.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Économies tous azimuts pour l'Assurance-maladie : La vie de malades sacrifiés... aux milliards du patronat

Le conseil d'administration de la Caisse nationale d'assurance-maladie, la Cnam, qui regroupe toutes les dépenses de santé, propose des mesures pour mettre en application le plan gouvernemental d'économies.

Sur les 50 milliards d'économies sur les dépenses publiques voulues par Hollande et Valls, 10 milliards devraient être imputés à la santé. Parmi les mesures d'économies préconisées, il y a la réduction drastique du temps de présence des malades dans les hôpitaux, pas pour mieux les soigner mais pour supprimer des dizaines de milliers de postes de soignants. La dernière trouvaille de la Cnam serait de ramener de quatre à trois jours l'hospitalisation pour un accouchement.

La Cnam va jusqu'à proposer de limiter l'utilisation des IRM pour les examens des membres inférieurs. Pourtant la France, un des pays les plus riches du monde, est depuis de longues années mise au ban des organismes internationaux de santé pour son sous-équipement chronique en matière d'IRM. En dix ans, leur nombre a péniblement augmenté chaque année pour atteindre, fin 2013, 646 IRM dans le pays, alors qu'il en faudrait le double pour répondre aux besoins et pour atteindre le taux d'équipement existant dans les autres pays avancés : deux fois plus en Espagne et trois fois plus en Allemagne il y a encore peu de temps.

La main sur le coeur, les gouvernants successifs avaient promis d'y remédier, en particulier dans le cadre des plans cancer, le dépistage qui est vital pour l'espoir de guérison étant bien loin de ce qu'il devrait être. Mais les promesses ont été foulées aux pieds. Le temps d'attente pour pouvoir bénéficier d'un examen « urgent » d'IRM est en France supérieur à un mois en moyenne, c'est-à-dire beaucoup plus dans certaines zones encore plus sous-équipées que les autres régions. Cela a évidemment des conséquences directes sur le taux de mortalité.

Bien que connaissant tout à fait cette situation dramatique, la Cnam, intervenant comme agent du gouvernement, propose donc de faire la chasse aux examens « excessifs » d'IRM, en oubliant le principal, la situation dramatique de sous-équipement. Des économies sur la santé pour offrir des milliards au patronat, c'est tout simplement criminel.

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