Face au débordement de la guerre civile syrienne en Irak et à l'avancée des milices de EIIL, les grandes puissances impérialistes, États-Unis en tête, laissent planer l'idée d'une intervention militaire directe. La diplomatie française, elle, préfère pour l'instant se mettre en retrait. Cela peut surprendre, car la France avait été un des États parmi les plus va-t-en-guerre en Syrie. Il y a un an, Hollande a même tenté, sans succès, de mettre sur pied une intervention militaire occidentale pour soutenir les rebelles syriens. Il est aussi certain qu'elle a, par services secrets interposés, aidé des milices islamistes agissant en Syrie contre le régime d'Assad. Or c'est une partie de ces mêmes bandes armées qui a envahi une grande partie de l'Irak. L'impérialisme français aimerait donc ne pas voir détruit ce qu'il a contribué à fabriquer.

D'autre part, des puissances régionales, comme l'Arabie saoudite et le Qatar, sont également des soutiens plus ou moins directs des djihadistes. En Syrie, et maintenant en Irak, ces puissances utilisent ces milices comme leur bras armé, plus ou moins contrôlable, contre les régimes rivaux de l'Iran, de la Syrie et de l'Irak. Or ces monarchies pétrolières sont des partenaires politiques et économiques importants pour la bourgeoisie française, avec lesquels elle ne veut pas se fâcher.

Depuis le début de la crise en Irak, Hollande a multiplié les rencontres avec les dirigeants des pays voisins. Le mercredi 18 juin, il a rencontré à Paris le fils du roi d'Arabie saoudite. Le lendemain, il a eu un rendez-vous avec le président du Liban. Et la rencontre la plus importante a été sûrement celle avec l'émir du Qatar, lundi 23 juin à l'Élysée, avec au menu la discussion de contrats importants pour des industriels français.

Le gouvernement français ne va tout de même pas se fâcher avec des gens aussi intéressants, quitte à mettre le Moyen-Orient un peu plus à feu et à sang !