Ateliers SNCF de Quatre-Mares -- Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) : Les cheminots réagissent contre la précarité30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ateliers SNCF de Quatre-Mares -- Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) : Les cheminots réagissent contre la précarité

Comme dans toute la SNCF, le manque d'effectifs se fait sentir de plus en plus. Les embauches se font au compte-gouttes. La direction profite des départs en retraite pour supprimer de nombreux emplois. Et quand elle embauche, elle le fait la plupart du temps sous des contrats précaires : intérimaires ou CDD. De plus, il y a aussi de nombreux autres salariés (environ 70) qui n'ont pas, eux non plus, le même statut et les mêmes avantages que les autres cheminots. La direction s'est même permis de leur imposer l'adhésion à une mutuelle hors de prix, mutuelle gérée par d'anciens cadres de la SNCF.

Le mois dernier, la direction des ateliers a profité qu'un de ces intérimaires avait raté un examen psycho pour le licencier sur-le-champ. Quand la nouvelle s'est propagée dans son atelier (les roues) et dans les autres ateliers, cela a provoqué un coup de colère. Certains militants ont organisé avec les camarades de travail de ce jeune un rassemblement devant les bureaux de la direction. Plusieurs centaines d'ouvriers et d'agents de maîtrise étaient présents. La directrice des ateliers de Quatre-Mares a eu bien du mal à s'expliquer devant tout le monde. Et certains travailleurs ont vidé leur sac pour lui faire comprendre qu'ils n'acceptaient pas que certains n'aient pas les mêmes droits que les autres.

Ce camarade a travaillé quatre mois à l'atelier des roues, et les essieux qui sont passés entre ses mains n'ont posé aucun problème de sécurité. C'était donc bien un prétexte pour le mettre à la porte, d'autant que, depuis son licenciement, il n'a pas été remplacé.

Dernièrement, les patrons de Quatre-Mares ont licencié un deuxième intérimaire sous prétexte qu'il n'y avait plus de travail pour lui. Ses camarades ont à nouveau réagi, entraînant plusieurs centaines de cheminots des ateliers pour aller protester à la direction.

Quelques cadres ont organisé une campagne contre ceux qui voulaient réagir à cette injustice. Selon eux, il ne fallait pas faire du bruit sur cette affaire car cela retomberait sur l'intérimaire licencié, qui ne pourrait pas retrouver de travail.

C'est la deuxième fois en quelques mois que les salariés de Quatre-Mares réagissent massivement contre des licenciements de travailleurs précaires. La direction des ateliers s'était (verbalement) engagée à tout faire pour embaucher ces derniers, et voilà que maintenant elle commence à prendre l'habitude de les traiter comme des kleenex, alors que de nombreux chantiers et ateliers de Quatre-Mares sont en sous-effectif, alors qu'une partie de la charge de travail de l'atelier bogies a été reportée à l'année prochaine à cause d'un manque de cheminots.

À force de tirer sur la corde...

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