Journal L'Humanité : Pour une exploitation bien de chez nous12/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2380.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Journal L'Humanité : Pour une exploitation bien de chez nous

Face au projet d'accord économique entre l'Europe et les États-Unis, L'Humanité brandit le drapeau du nationalisme terrassé par le géant américain. Ainsi, le 14 février, sous la plume de Patrick Le Hyarick, le journal consacrait son éditorial au «marché de libre-échange transatlantique».

Selon L'Humanité, celui-ci « est l'organisation de la grande braderie des intérêts nationaux et européens (...). Le sacrifice de notre élevage et de notre gastronomie (...). La poursuite de la destruction de notre industrie, de la culture, de nos services publics et des marchés publics ouverts au pied-de-biche, jusqu'à la livraison en pâture de nos données personnelles et de nos vies intimes aux mastodontes Google et Yahoo pour nous surveiller et en faire commerce. C'est notre liberté sacrifiée sur l'autel du libre-échangisme capitaliste. » (sic)

Il n'y a certes rien à attendre de bon d'une entente entre Obama et Hollande. Mais pourquoi la protection des « intérêts nationaux », qui sont ceux des patrons français, serait-elle une garantie pour les travailleurs et la population, en France et en Europe ? Ce ne sont pas les accords de libre-échange entre les États-Unis et l'Europe qui sont responsables des « longues et tristes files de chômeurs et de travailleurs précarisés » que décrit l'éditorial de L'Humanité, mais bien les capitalistes européens. Les petits agriculteurs ou éleveurs de porcs sont pris aujourd'hui à la gorge par des trusts de l'agro-alimentaire et de la distribution bien français. Ce sont Carrefour et Auchan ou d'autres qui les ruinent, et c'est bien la famille Peugeot qui ferme l'usine d'Aulnay et supprime des milliers d'emplois pour faire plus de profits !

Quant aux services publics, aux hôpitaux, à l'école, ils sont mis à mal pour l'instant, non par le gouvernement des États-Unis, mais par des gouvernements français et européens. Quant à notre liberté personnelle menacée, les services secrets français n'ont pas non plus attendu les services américains pour surveiller et écouter les citoyens, au plus grand mépris de leur vie intime. Mais c'est si tentant de détourner le regard.

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