Samsonite : Patrons américains et français, mêmes méthodes05/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2379.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Samsonite : Patrons américains et français, mêmes méthodes

Mardi 4 mars, 21 anciennes salariées de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont sont allées à Boston, aux États-Unis, pour défendre leurs droits devant la justice américaine. Elles portent plainte contre le fonds d'investissement Bain Capital qui fut le principal actionnaire de Samsonite, avant de décider de revendre en 2005.

L'usine, cédée pour un euro symbolique à deux repreneurs, devait se reconvertir dans la fabrication de panneaux photovoltaïques. Deux ans après, l'usine était liquidée et ses 205 salariés licenciés. Les deux repreneurs ont été condamnés en 2012 pour banqueroute frauduleuse. Le PDG a écopé de trois ans de prison dont un an ferme et le secrétaire général à trois ans dont deux ferme. Ils devront payer 75 000 euros d'amende et 2,5 millions d'euros au liquidateur judiciaire.

Mais Bain Capital n'a pas perdu un centime dans l'affaire. Pour les salariées de Samsonite, il est en fait à l'origine de la fermeture et tout autant responsable de la liquidation de leur usine en 2007 et du sort réservé aux 205 travailleurs. Aujourd'hui, 80 % des licenciés n'ont pas retrouvé de travail et vivent dans la précarité.

En octobre 2012, 14 salariés de Samsonite avaient déjà fait le voyage outre-Atlantique pour rencontrer des salariés américains en lutte contre Bain Capital. Pour leur nouveau voyage, ils ont pu bénéficier de l'aide financière apportée par des particuliers et des collectivités locales. Ils ne savent bien sûr pas ce que les juges américains feront de leur plainte, mais ils entendent bien faire savoir que ce fonds de pension avait largement les moyens de maintenir leur usine, avec tous les emplois.

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