Assurances : Catastrophes naturelles et profits aux dépens des assurés20/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2377.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurances : Catastrophes naturelles et profits aux dépens des assurés

Avec l'année qui commence, les tarifs des compagnies d'assurances ont augmenté nettement plus que le taux de l'inflation. Parmi les explications mises en avant pour justifier ces hausses, il y a l'augmentation du nombre et du coût des catastrophes naturelles et des remboursements qui vont avec.

C'est un fait que les catastrophes naturelles, certaines peut-être liées au réchauffement climatique, ont doublé en nombre, aussi bien en France que dans l'ensemble du monde, en une trentaine d'années. Et le montant total des sinistres correspondants a été multiplié par plus de trois et demi durant la même période.

Les assureurs, qui remboursent les dommages, sont évidemment en première ligne dans cette affaire quand il y a des inondations ou des tempêtes. Ils voudraient qu'au moins leurs profits surnagent. Une idée qui se fait jour serait de ne plus rembourser systématiquement les dommages en cas de catastrophe naturelle. Actuellement, quand l'état de catastrophe naturelle est proclamé par les autorités, tout le monde a droit à l'indemnisation, que sa maison ait été construite, correctement ou à tort, dans une zone inondable. Un document de l'assureur AXA estime qu'il faudrait une « tarification fondée sur le risque », un peu comme le bonus-malus automobile. Et le président d'Allianz France déclare que « les assureurs devraient pouvoir fixer le prix des garanties, par exemple, en fonction de l'application ou non des politiques de prévention des risques ». En clair, une habitation « mal construite », dans une zone inondable par exemple, pourrait ne plus être remboursée. Les assurances joueraient ainsi « un rôle de régulation à travers la prévention ».

Que des permis de construire soient délivrés de manière aberrante en zone dangereuse, c'est une évidence, et cela fait nombre de victimes et même des morts. Mais ce serait aux autorités de l'empêcher et non aux assureurs de « jouer un rôle de régulation » par le biais d'une sanction financière.

Les compagnies d'assurances souhaitent avant tout rembourser moins. Elles ne sont pourtant pas à plaindre. AXA réalise plus de 4 milliards de bénéfices, à l'échelle internationale, et Allianz frise les dix milliards, dont plus d'un milliard en France. Et ceux des autres compagnies sont à l'avenant.

Alors, les risques naturels ça coûte cher, sans doute, mais les profits des assureurs tout autant.

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