Leur société

Ayrault en Bretagne : Deux milliards pour les patrons

Aux mobilisations de salariés de l'agroalimentaire victimes des licenciements, et de petits agriculteurs, transporteurs et entrepreneurs contre l'écotaxe, le gouvernement a répondu par un « Pacte d'avenir pour la Bretagne ». Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est allé le signer vendredi 13 décembre à Rennes. Deux milliards d'euros s'échelonneront de 2014 à 2020.

Mais, sur ces deux milliards, 15 millions d'euros seulement, pas même 1 %, sont prévus pour les « salariés victimes de plans sociaux et les territoires fragilisés ». Tout le reste n'est qu'aides publiques au patronat et aux agriculteurs. Et on sait par avance comment se fera la répartition : si les petits sont en première ligne pour réclamer, ce sont toujours les gros qui négocient pour empocher.

Il y avait des dizaines de milliers de travailleurs dans les rues de Quimper et de Carhaix lors des manifestations de novembre dernier, et la mobilisation était massive. Mais les travailleurs ne manifestaient pas derrière leurs propres revendications. S'opposer à l'écotaxe était légitime, car c'est un impôt qui fait payer les petits et non les gros, et même en définitive aussi les travailleurs, car il se répercutera sur les prix. Mais ce n'est pas une revendication primordiale pour les salariés, comme l'est la défense des emplois et des salaires. Alors au final, en mélangeant les revendications ouvrières à des revendications régionalistes, ou plus précisément en mettant les premières à la traîne des secondes, cela a permis aux capitalistes de tirer profit de la mobilisation.

Pour obliger le patronat et le gouvernement à des mesures d'urgence, comme l'interdiction des licenciements, il ne suffira pas de se mobiliser, même de façon déterminée. Il faudra que la classe ouvrière le fasse, en Bretagne et ailleurs, mais en mettant en avant son propre programme.

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