Leur société

ERP de Muret (Haute-Garonne) : La formation professionnelle des handicapés en danger

Samedi 23 novembre des salariés de l'École de reconversion professionnelle (ERP) Vincent-Auriol de Muret en banlieue toulousaine se sont rassemblés devant la préfecture. Ils sont inquiets car le gouvernement souhaite réorganiser la formation professionnelle pour handicapés, dont cette école fait partie. Il en existe neuf de cette sorte en France, délivrant des diplômes de l'Éducation nationale allant du niveau CAP au niveau BTS, et regroupant 800 étudiants par an.

Ces écoles dépendent de l'Office national des anciens combattants (Onac), et avaient été créées pour offrir une reconversion professionnelle aux mutilés de guerre. Aujourd'hui, elles sont ouvertes aux mutilés du travail et aux personnes reconnues travailleurs handicapés. En expliquant qu'il n'y a pratiquement plus d'anciens combattants bénéficiant de formations aux travers des ERP, l'Onac veut s'en « séparer ». C'est un prétexte qui dissimule mal une volonté de désengagement de l'État.

Alors que le taux de chômage des travailleurs handicapés est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, il est scandaleux de toucher aux seules écoles publiques délivrant un diplôme qui leur permet de s'insérer dans le monde du travail ! C'est d'autant plus dramatique qu'avec la crise le taux de chômage des handicapés augmente près de trois fois plus vite que la moyenne.

Les entreprises ne respectent pas la loi qui devrait les obliger à compter au moins 6 % de travailleurs handicapés. Et ce n'est pas l'État qui va faire respecter cette obligation, puisque lui-même ne la respecte pas : dans le secteur public, seulement 4,4 % des travailleurs sont handicapés.

Les salariés de l'ERP de Muret ne font donc pas confiance aux représentants du gouvernement, et ils se battent pour garantir leur avenir ainsi que celui de la formation des personnes en situation de handicap.

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