Taxe Tobin : Taxer les spéculateurs ? Vous n'y pensez pas !31/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2361.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe Tobin : Taxer les spéculateurs ? Vous n'y pensez pas !

L'aventure de la taxe sur les transactions financières, dernière version de ce qu'on a appelé la taxe Tobin, illustre l'incapacité des gouvernements européens (et pas seulement), de gauche comme de droite, à imposer quoi que ce soit aux grands groupes capitalistes qui procèdent à des échanges commerciaux et financiers internationaux.

Cette taxe Tobin, on en parle depuis 1972, date à laquelle un économiste, Tobin, la suggéra. Elle fut vraiment reprise en 1998, par Attac, l'Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne, qui la présentait comme un moyen pour freiner la spéculation et remettre en question le secret bancaire. En janvier 2000, elle fut mise en discussion au Parlement européen. En 2001, en France, son principe, et seulement son principe, fut adopté par l'Assemblée nationale. En janvier de cette année, les ministres européens se sont déclarés favorables à une taxe sur les transactions financières à partir de 2014... ou de 2015, taxe qui s'élèverait alors à 0,1 ou 0,01 % du montant des transactions en question. Audacieux, mais pas téméraires, ces élus !

Le gouverneur de la Banque de France estime cependant ce projet dangereux, qui mettrait en péril, dit-il, « notre politique monétaire », la « stabilité financière » avec à la clé un désastre pour les entreprises et de nouvelles menaces sur les emplois. Bref, envisager seulement d'effleurer la finance, d'égratigner un tant soit peu les milliards qui se baladent d'une place financière à une autre en enrichissant au passage les capitalistes, fait pousser des hauts cris au patron de la Banque de France. Et il n'est pas le seul à dénoncer le projet, y compris parmi ceux qui l'ont voté. Onze pays de l'Union européenne se sont déclarés eux aussi effrayés et ont décidé de réduire la portée de cette taxe. Il est donc question de diviser par cinq, voire par dix, ces taux de 0,1 ou 0,01 %. Autant dire qu'il n'en restera rien... s'il devait en rester quelque chose.

Par contre, les mêmes gouvernements n'ont aucune hésitation à ajouter des taxes à d'autres taxes pour les consommateurs, comme la TVA, et à des taux autrement plus élevés !

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