Goossens, Marcq-en-Baroeul (banlieue de Lille) : Non aux licenciements !31/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2361.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Goossens, Marcq-en-Baroeul (banlieue de Lille) : Non aux licenciements !

L'imprimerie Goossens, dans la banlieue de Lille, est spécialisée dans l'impression des cartons d'emballage pour les grandes marques alimentaires (Nestlé, Häagen Dazs...)

Cette imprimerie, comme d'autres sites en France et 37 sites dans le monde, appartient au groupe belge Van Genechten, groupe florissant, qui veut désormais fabriquer ses emballages dans les pays de l'Est. La famille De Somer qui dirige le groupe figure au classement des plus grosses fortunes de Belgique. La fermeture de l'usine de Marcq-en-Baroeul a été décidée en janvier 2013 et la liquidation judiciaire prononcée début septembre. Les 127 travailleurs ne seront plus payés à partir du 1er décembre.

La majorité des salariés ont entre 38 et 55 ans. Ils ont d'abord « honoré les commandes » en faisant tourner l'usine eux-mêmes pendant plusieurs mois, espérant ainsi récupérer peut-être un peu d'argent. Depuis septembre, ils ont manifesté plusieurs fois à Lille. Ils se sont rendus au siège de Nestlé et deux ouvriers ont fait une grève de la faim pendant onze jours. Dernièrement, ils ont manifesté dans Lille avec une banderole « Ne fermons pas nos usines, enfermons plutôt les patrons voyous ». Ils dénoncent le leur et sa « faillite volontaire » pour augmenter ses bénéfices.

Leur directeur, quant à lui, est invisible et sa seule proposition est de donner pour le plan social 100 000 euros, soit 780 euros par personne, pour la formation. On parle d'un repreneur qui reprendrait 35 salariés, et les instances régionales financeraient une cellule de reclassement.

Les travailleurs ne se font guère d'illusions sur ces propositions et continuent d'affirmer partout que le groupe Van Genechten, qui vient d'acheter une usine en Asie, a largement de quoi leur assurer leur salaire le temps qu'ils retrouvent un emploi.

Dans la région Nord-Pas-de-Calais, les travailleurs de Goossens sont loin d'être les seuls à être licenciés ou à perdre leur travail : Stora Enso à Corbehem est à vendre, Valdunes sur la côte (179 salariés) attend un repreneur, Tissavel (près de Roubaix) vient d'être liquidé, à Calaire Chimie Calais 111 licenciements sont annoncés et bien d'autres. La presse régionale parle de 2 707 défaillances d'entreprises, petites et grosses, depuis janvier. Pour être plus forts et se faire craindre des patrons, il faudra bien que les travailleurs se regroupent, y compris avec ceux qui pourraient être touchés demain.

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