Casse de l'inspection du travail : « Le Medef en a rêvé, le PS l'a fait »31/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2361.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Casse de l'inspection du travail : « Le Medef en a rêvé, le PS l'a fait »

C'était l'un des slogans de la manifestation qui a rassemblé plusieurs centaines de contrôleurs et d'inspecteurs mardi 22 octobre à Paris contre la réforme de l'Inspection du travail.

Cette réforme a été annoncée par Michel Sapin, le ministre du Travail, en décembre 2012. Le gouvernement projette de supprimer les contrôleurs du travail pour ne conserver que le statut d'inspecteur. Actuellement, les contrôleurs sont des fonctionnaires de catégorie B qui assurent des contrôles surtout dans les petites entreprises. Ils pourront passer un examen professionnel pour devenir inspecteurs, c'est-à-dire fonctionnaires de catégorie A. Mais les contrôleurs qui ne réussiraient pas l'examen ne savent pas ce qu'ils vont devenir.

Les ministères du Travail et des Finances ont refusé de s'engager sur un maintien des effectifs globaux, ils comptent en fait financer la réforme par une baisse du nombre total d'agents, en ne remplaçant pas certains départs à la retraite. C'est donc un plan de réduction des effectifs de l'Inspection qui se prépare, alors qu'avec l'aggravation de la crise, les demandes des salariés s'accroissent.

Cela s'accompagne d'une réorganisation : les inspecteurs ne seront plus systématiquement chargés d'une zone géographique, mais pourront être spécialisés dans un secteur professionnel. Ils seront plus isolés et auront donc plus de mal à résister aux pressions patronales. Les secrétaires qui reçoivent et renseignent les salariés, actuellement affectés à des zones assez réduites, seront regroupés en pool, et leurs effectifs seront réduits.

Enfin, la réforme crée un poste de responsable dont la seule fonction définie dans le projet est de fliquer les agents. Il serait chargé de faire passer les actions prioritaires du ministère et pourrait même intervenir dans les entreprises. Officiellement, ce sera pour aider les inspecteurs ; en pratique, ils auront ainsi la possibilité de faire pression dans le sens voulu par le ministère.

Depuis environ un mois que le projet est présenté dans les comités techniques régionaux, les agents se mobilisent et envahissent partout les instances pour dire non au plan Sapin. Le 8 octobre, ils ont été nombreux à envahir le séminaire ministériel présidé par Sapin près de Lyon, malgré la présence de nombreux CRS. Mardi 22 octobre, ils ont clairement montré leur détermination à s'opposer au plan social et à la mise au pas de l'Inspection au détriment des intérêts des salariés qui, parfois, même si ce n'est pas toujours le cas, peuvent bénéficier de l'intervention de l'Inspection du travail. Ils sont déterminés à poursuivre leurs actions.

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