Santé : Une réforme des soins qui cache des économies26/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2356.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Santé : Une réforme des soins qui cache des économies

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) devrait être présenté jeudi 26 septembre, aussi la ministre de la Santé Marisol Touraine donne-t-elle à la presse en avant-première quelques éléments de sa « stratégie nationale de santé ».

Il y est question d'une généralisation du tiers-payant chez les médecins. Comme c'est le cas chez le pharmacien pour le paiement des médicaments, les patients n'auraient plus à faire l'avance des frais de la consultation. C'est la Sécurité sociale et l'assurance complémentaire, pour ceux qui en ont une, qui régleraient les médecins. C'est déjà le cas pour les bénéficiaires de la CMU, quand ils trouvent un médecin qui accepte de les recevoir, la Sécurité sociale le paie directement. La ministre dit envisager l'extension du système aux patients aux revenus modestes fin 2014 et à tout le monde d'ici... 2017. Ce n'est pas pour demain et déjà, si certains médecins se disent partants, d'autres renâclent sous prétexte de tâches administratives supplémentaires et de délai dans le règlement par la Sécurité sociale et les mutuelles.

Dans sa « stratégie » la ministre de la Santé reparle aussi de la mise en place des « médecins territoriaux », des médecins généralistes qui s'installeraient dans les zones désertées et à qui l'État assurerait un revenu mensuel de 3 600 euros par mois. Le dossier médical revient aussi sur la sellette, de même que le renforcement du rôle du médecin traitant dans le cadre d'une médecine dite de premier recours.

Mais, derrière ces annonces, il y a comme d'habitude les mesures destinées à combler le sempiternel trou de la Sécurité sociale. Et, comme à chaque fois, revient le refrain selon lequel il faudra faire des économies : des économies sur les coûts de gestion de la Sécurité sociale – là ce sont les salariés qui seraient touchés – et des économies sur les dépenses de santé – trois milliards d'économies envisagés.

On en arrive à cette absurdité qui fait que, à une époque où les découvertes et les progrès permettent de prévenir et combattre comme jamais les maladies, la stratégie du gouvernement est axée sur... la réduction des dépenses de santé.

Il n'y a pas de trou qui vaille dans la Sécurité sociale. Il y a un défaut d'approvisionnement des caisses consécutif au chômage – avec le plein emploi, les caisses se rempliraient – et aux exonérations de cotisations offertes aux patrons.

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