Dans les entreprises

Hôtel Park Hyatt – Paris : « La lutte de classe, c'est ici »

Mardi 24 septembre, les employés, femmes de chambre, valets de chambre, plongeurs ou bagagistes de l'hôtel cinq étoiles Park Hyatt Paris-Vendôme, en grève depuis le vendredi 20 septembre, ont manifesté à une centaine rue de la Paix à Paris, devant ce palace où le séjour peut atteindre la somme de 16 000 euros pour une seule nuit, soit l'équivalent de plus d'une année de salaire d'une femme de chambre !

Les grévistes réclament la mise en place d'un treizième mois, l'arrêt de la sous-traitance avec l'embauche des salariés directement par l'hôtel, le paiement de toutes les heures supplémentaires et le respect de la durée maximale de la journée de travail, le passage à temps complet des temps partiels, et de meilleures conditions de travail.

La majorité des grévistes sont employés par une entreprise de sous-traitance, la Française de services. La direction de l'hôtel Hyatt s'est empressée de déclarer que ce conflit ne la concernait pas. Ce conflit ne concernerait que le seul prestataire, comme si le donneur d'ordres n'était pas le groupe Hyatt ! Comme le criaient les manifestantes mardi : « Française, il faut payer. Hyatt complice ! » Avec un résultat financier de 8,9 millions d'euros en 2012 (l'excédent brut d'exploitation), la direction de l'hôtel a effectivement de quoi payer.

Mais, dans l'hôtellerie de luxe comme ailleurs, les patrons veulent gagner le plus possible sur le dos des salariés. Les salaires dépassent à peine le smic. Les conditions de travail sont très dures. Beaucoup ont des contrats à temps partiel, de cinq heures ou un peu plus, ce qui est insuffisant pour faire tout le travail demandé. Alors ce sont les pressions pour allonger la journée de travail. Aux trop nombreuses chambres qu'il faut nettoyer s'ajoutent souvent le ménage du couloir ou des pièces transformées en salle de réunion. Un employé aux cuisines qui commençait à 15 heures s'est vu contraint de rester jusqu'à minuit, et a dû payer le taxi pour rentrer chez lui. Ceux qui refusent de rester après leurs heures de travail sont constamment menacés de sanction. Ces heures supplémentaires ne sont pas payées. Un travailleur a calculé que ce sont 7 000 euros qui lui sont ainsi dus. Ce sont aussi leurs droits de se syndiquer, de se réunir, que les travailleurs doivent constamment défendre sous la menace d'avertissements, qui tombent sous n'importe quel prétexte.

Comme l'écrivaient et le scandaient les manifestantes le 24 septembre, bien déterminées à obtenir satisfaction sur toutes leurs revendications : « La lutte de classe, c'est ici », et « L'esclavage c'est fini ! ».

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