Aménagement des rythmes scolaires : Le grand n'importe quoi26/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2356.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aménagement des rythmes scolaires : Le grand n'importe quoi

La réforme des rythmes scolaires prévoit des activités périscolaires le mardi et le vendredi. Entre 15 heures et 16 h 30, les enfants ne sont plus pris en charge par l'Éducation nationale, mais par des « partenaires territoriaux » : associations, institutions culturelles et sportives...

Au niveau national, une dotation de l'État de 250 millions d'euros doit aider les communes volontaires pour appliquer cette réforme en 2013. Mais dès 2014, les communes seront laissées à elles-mêmes, sauf les plus déshéritées, qui seront soutenues jusqu'en 2015. Après... il y a fort à parier que lorsque les dotations de l'État seront taries, ce sera au personnel territorial, aux animateurs, au personnel des bibliothèques, ludothèques, conservatoires... qu'on demandera d'assurer ces activités, et sans augmentation de salaire. À moins qu'en remplacement de ces heures d'école, gratuites auparavant, on ne fasse payer les parents pour ces activités.

Pour bénéficier des dotations de l'État, un certain nombre de communes ont appliqué la réforme dès 2013. Mais recruter des milliers d'intervenants et coordonner leur travail avec les écoles ne s'improvise pas en quelques semaines. Du coup, c'est le grand n'importe quoi.

Pour les intervenants, c'est la course à la précarité : CDD annuels de 1 h 30 ou 3 heures pour les intervenants extérieurs, heures supplémentaires payées comme des heures normales pour les animateurs, voire promesse de promotion interne en échange d'heures supplémentaires non payées ! Quant aux salaires, c'est la loterie : les payes oscillent entre 11 et 40 euros brut de l'heure pour le même travail, en fonction des « partenaires » qui ont récupéré le marché.

L'État se désengage ainsi au détriment des collectivités et au profit du privé. Cette réforme n'augure rien de bon, ni pour les enfants, ni pour les enseignants, ni pour les intervenants, ni pour les collectivités. À Paris, les animateurs l'ont bien compris, qui commencent à parler de grève.

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