Travail saisonnier : Loin de la carte postale23/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2351.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travail saisonnier : Loin de la carte postale

Si le nombre de familles qui ne partent pas en vacances, ou qui n'y partent plus, permet d'évaluer grosso modo le niveau social du pays, l'évolution de l'emploi saisonnier le permet également. On peut avoir en tête l'image de l'étudiant ou du jeune qui utilise ses vacances pour se faire une paye ou deux. Mais aujourd'hui choisir le travail saisonnier, c'est souvent faute de mieux. Et ils semblent de plus en plus nombreux ceux que la situation du marché du travail oblige à cette activité ponctuelle et précaire.

Cet été, 300 000 embauches considérées comme saisonnières se sont faites pour l'essentiel dans le secteur agricole. La crise y pousse des catégories nouvelles comme des chômeurs en fin de droits, certains utilisant les contrats saisonniers pour réouvrir leurs droits aux allocations chômage ; d'autres pour ne pas « tomber » dans les minima sociaux, comme le RSA.

Cette forme d'emploi a attiré plus de retraités ou de préretraités parce que leurs retraites ne permettent plus de vivre, mais aussi des travailleurs venus d'autres pays. Ainsi, dans la région de Bordeaux, les Espagnols ou les Portugais ont été plus nombreux à rechercher ce type d'embauche.

Le travail saisonnier est la plupart du temps synonyme de travail au rabais. Ainsi, on estime que, dans 14 % des cas, il n'y a pas de contrat du tout et que 25 % des heures supplémentaires ne sont pas payées. Seuls 8 % des saisonniers sont logés par l'employeur, les autres doivent se débrouiller.

Après le décès en janvier de deux jeunes saisonniers dans l'incendie d'une caravane, dans une station de sports d'hiver, le gouvernement avait promis que des mesures seraient annoncées... et puis plus rien. À croire que l'amnésie gouvernementale, elle, n'est pas saisonnière.

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