Martinique : Mobilisation des employés des stations-service23/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2351.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Martinique : Mobilisation des employés des stations-service

Lors de réunions de sensibilisation, et d'assemblées générales, les salariés des stations-service affiliés à la CGTM-Produits Pétroliers (CGTM-PP) avaient informé plus d'une fois la population du non-paiement par leurs patrons d'arriérés de salaires. Ils avaient aussi montré leur détermination à récupérer leur dû en se mobilisant. Ils avaient fixé au mercredi 14 août un ultimatum aux gérants de stations-service.

À l'échelle de la Martinique il y a environ 800 employés de stations-service (pompistes, caissiers, et autres agents) et 85 stations-service. Les gérants continuant à « faire le mort », les pompistes mobilisés ont décidé d'aller parler directement à quelques-uns de ces patrons. Dans la journée du 16 août, six stations ont ainsi été visitées. Les pompistes prenaient aussi à témoin les salariés de l'entreprise qui en général leur affirmaient leur soutien. Pendant quelques heures, la station se trouvait à l'arrêt, le temps que le gérant révise ses comptes et s'engage à payer, avec la paie du mois d'août, les arriérés de salaire aux employés de sa station.

Ces actions dynamiques ont eu le mérite de faire « sortir les loups du bois ». Dès la mi-journée, une réunion de la chambre syndicale des gérants de stations-service de la Martinique (CSGSSM) avait lieu. Et le samedi 17 août, cette chambre syndicale a sorti un long communiqué où elle fustigeait les actions de la CGTM-PP contre certaines stations. Elle faisait néanmoins un premier recul en acceptant de verser « une avance ou acompte sur la paie du mois d'août selon les capacités de chaque station. »

L'affaire des arriérés de salaire des stations-service n'est pas nouvelle.

Un accord-cadre avait fini par être signé entre les gérants de stations-service et les syndicats de pompistes, le 19 d'avril 2013. Il fixait les modalités de calcul et de versement d'arriérés de salaires, dus entre 2004 et 2009 par ces patrons. Ces paiements devaient débuter à compter du 1er septembre 2013.

Mais lors d'une rencontre « informelle » selon le patronat, le 5 août dernier, le président du syndicat des gérants annonça devant des représentants de la CGTM, que le montant des arriérés était « supérieur à un million ». Il ajouta que la mise en oeuvre de la possibilité de financement « demanderait deux mois avant de procéder aux paiements des salariés en activité à partir de novembre, et de ceux licenciés ou partis à la retraite à partir de décembre »....Les patrons montraient une fois de plus leur mauvaise foi. D'autant que ces messieurs bénéficient de prélèvements spéciaux outre-mer, ponctionnés sur les consommateurs, portant sur les volumes de produits pétroliers vendus par la Société anonyme de la raffinerie des Antilles.

Lors de leur assemblée générale de ce même lundi 5 août, les employés de stations-service, méfiants car déjà échaudés, rejetèrent en bloc les nouveaux délais du président du syndicat des gérants. Ils décidèrent de donner à leurs patrons une semaine pour se mettre à jour et de se revoir le lundi 12 août, puis le 15 août.

Pendant des mois, les gérants ont fui leurs engagements, en menant leurs employés en bateau, en racontant qu'ils n'avaient pas d'argent, qu'ils cherchaient des financements. Aujourd'hui, ils sont démasqués. En fait de financement, ils sollicitaient le préfet sans répit pour obtenir une augmentation des prix des carburants, qui serait supportée par toute la population. Pour l'instant, ce n'est pas le cas.

Alors pour reprendre les mots des employés des stations-service, qu'ils paient leurs dettes salariales ! Et vite ! D'autant qu'ils ont l'argent ! En attendant, les pompistes ont fait savoir qu'ils les mettent sous surveillance jusqu'à la fin du mois d'août.

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