Dans les entreprises

Société générale : Licencieur bien récompensé

Une semaine après l'annonce par la Société générale de la suppression de mille postes dans le monde, dont 550 à son siège parisien, on apprend que le montant de la rémunération variable accordée à Frédéric Oudéa, son président-directeur général, a augmenté de 75 % en 2012 par rapport à 2011, pour atteindre 1,19 million d'euros. Que la rémunération fixe – la modique somme de 1 million d'euros – de M. Oudéa reste inchangée et que sa rémunération variable soit « entièrement différée en actions ou équivalents cessibles sur trois ans entre 2014 et 2016 » ne suffira certainement pas à calmer la colère des salariés touchés par ces centaines de suppressions de postes.

C'est d'ailleurs pour remercier leur PDG de faire si bien le travail demandé que les actionnaires, lors du conseil d'administration, ont décidé d'augmenter son bonus. « Le conseil d'administration (...) a estimé que la direction générale avait très largement atteint ses objectifs fixés en matière de renforcement des fonds propres et de la structure du bilan, de réduction des risques, de consolidation des franchises commerciales et d'adaptation des métiers », expliquent-ils. Ce serait tout à fait réglementaire, « 60 % de la part variable totale étant différée et soumise à conditions de performance », une preuve de plus s'il le fallait que les réglementations de ce genre sont faites pour les patrons. Quant aux performances demandées, elles consistent à réaliser 1,45 milliard d'euros d'économies souhaitées par les actionnaires entre 2012 et 2015, économies qu'ils voudraient faire sur le dos des salariés. Cela vaut bien une augmentation du bonus du PDG.

La Société générale a réalisé en 2012 un bénéfice net de 2,4 milliards d'euros et les actionnaires espèrent réaliser un bénéfice encore supérieur à l'avenir, quelles qu'en soient les conséquences pour les salariés

Laurent Bonnafé, le directeur général de la banque concurrente BNP Paribas, a perçu 1,68 million d'euros de bonus pour 2012, soit une hausse de 40 % par rapport à l'année d'avant.

Les actionnaires des grandes entreprises industrielles et bancaires rémunèrent grassement ceux qui leur permettent de licencier, de baisser les salaires, qui leur permettent en un mot d'encaisser de gros profits.

Partager