Retraites : Nouvelles attaques en préparation16/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2337.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : Nouvelles attaques en préparation

Les 20 et 21 juin est programmée la seconde « conférence sociale » organisée par le gouvernement, avec les représentants du patronat et les centrales syndicales. Moins d'un an après la première, elle ne fait qu'annoncer de nouvelles attaques.

L'an dernier, ce sommet fumeux s'était conclu par une partie de la « boîte à outils » chère à Hollande, les emplois d'avenir, un projet d'indexation du smic sur la croissance et même un vague projet de plafonner les rémunérations des grands patrons. En fait, c'était, deux mois après l'élection, une manière de montrer à tous que le gouvernement entendait « négocier »... dans un sens conforme aux intérêts du patronat.

C'est maintenant la phase préliminaire à la seconde grand-messe. Et les rencontres du 13 mai à Matignon augurent des prochaines attaques : dans le collimateur des « partenaires », comme dit la presse, se trouvent encore une fois les retraites des travailleurs, actifs ou retraités. Pour ses derniers (mauvais) coups à la tête du Medef, Parisot milite pour l'augmentation des années de cotisation, jusqu'à 43 d'ici 2020, et toujours pour un recul de l'âge légal de départ, à 65 ans minimum à l'horizon 2040. Elle produit à l'appui un argument censé faire peur : 200 milliards de déficit s'accumuleraient d'ici 2020 sur l'ensemble des régimes de retraite. Cependant la présidente du Medef se dit opposée à la désindexation des pensions sur les prix, ce qui nuirait à la consommation, ainsi qu'à l'augmentation des cotisations, surtout patronales bien sûr.

Le Conseil d'orientation des retraites, lui, préconise, comme dit son président, ex-dirigeant d'Elf Aquitaine et de France 2, d'agir sur les trois « leviers » possibles : les cotisations, le niveau des pensions et l'âge de départ.

Quant au gouvernement Hollande-Ayrault, il exclurait, pour l'instant, de toucher à l'âge légal de départ, mais envisagerait... d'allonger la durée de cotisation pour, paraît-il, tenir compte de l'allongement de l'espérance de vie. C'est bien le comble de l'hypocrisie car, avec les réformes précédentes, il faut déjà actuellement avoir commencé à 20 ans, sans interruptions, pour envisager de pouvoir partir en 2015, à près de 62 ans, avec une pension à taux plein. Quant à la statistique qui montre un allongement de la durée de la vie, qui sert à justifier les attaques contre les retraites depuis Sarkozy en 2010, elle concerne combien de travailleurs, usés ou malades, qui parfois n'atteignent même pas l'âge fatidique ?

Il n'y aurait pas de problème de déficit des régimes de retraites s'il n'y avait pas des millions de chômeurs, si les salaires – et donc les cotisations – n'étaient pas aussi bas, et si les patrons payaient ce qu'ils doivent. La CGT, par la voix de son secrétaire général, évoque d'ailleurs une mobilisation « à la rentrée » si l'âge légal ou le montant de la retraite est touché. Mais c'est bien plus qu'une rodomontade qui sera nécessaire pour faire reculer le gouvernement sur les mauvais coups qui se préparent contre les retraites des travailleurs. Et c'est dès maintenant qu'il faut préparer une puissante riposte au gouvernement et aux patrons.

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