Éleveurs de porcs : Le bestiaire de l'économie16/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2337.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éleveurs de porcs : Le bestiaire de l'économie

Mardi 14 mai des éleveurs de porcs ont manifesté, arrêté des transporteurs et répandu des centaines de kilos de porc non estampillé « viande porcine française ».

Les manifestants soulignent qu'ils perdent vingt euros par animal et exigent une augmentation de leur prix de vente au kilo de 0,25 euro. Le ministre de l'Agriculture Le Foll a rapidement répondu qu'il allait faire tout son possible pour convaincre les charcuteries industrielles et les grandes surfaces d'accepter cette hausse.

On comprend bien sûr que les éleveurs souhaitent que leur travail soit payé et qu'ils puissent en vivre dignement. Comme tous les petits entrepreneurs, ils sont en fait dépendants d'un marché où le grand capital fait la loi. Pour s'installer et boucler leur budget, ils passent par le Crédit Agricole. Pour nourrir leurs porcs, soit la moitié de leurs frais, ils dépendent des firmes agro-alimentaires. Finalement, ils ne peuvent le vendre qu'aux grandes surfaces ou aux usines transformatrices, soit à quelques groupes capitalistes très puissants. Et si ceux-ci sont contraints d'acheter le porc plus cher, ils répercuteront inévitablement cette hausse sur le consommateur, donc en grande majorité sur les salariés.

Ces derniers seraient donc largement fondés, tout comme les éleveurs, à exiger l'augmentation de leurs revenus en fonction du coût de la vie. Et tant pis si les groupes capitalistes – les mêmes ou d'autres – y laissent un peu de leurs profits.

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