Élections en Polynésie française : Toujours Gaston Flosse16/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2337.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Élections en Polynésie française : Toujours Gaston Flosse

Au deuxième tour des élections territoriales du dimanche 5 mai en Polynésie française, la liste de Gaston Flosse a obtenu plus de 45 % des voix, loin devant celle de l'indépendantiste Oscar Temaru qui a eu près de 30 %. Les 57 députés issus de ces élections territoriales éliront à leur tour le prochain président de la Polynésie. À 83 ans, le vieux renard, ami de Chirac et compromis dans encore plus d'affaires que son mentor, devait donc être réélu.

Dès ses débuts en politique à la fin des années 1950, Gaston Flosse s'est situé résolument à droite, dans le mouvement gaulliste – il fut d'ailleurs cofondateur du RPR avec Jacques Chirac, multipliant et souvent cumulant les mandats électifs. Et s'il se déclare encore aujourd'hui « autonomiste », c'est avant tout un prétexte pour recevoir plus de subsides de l'État français, afin de pouvoir arroser ses soutiens ou acheter ses électeurs.

L'État a répondu présent à chaque fois. Ainsi, en 1996, sous la présidence de Chirac, la Polynésie se vit octroyer une rente d'environ 150 millions d'euros par an pendant dix ans pour la dédommager des pertes occasionnées par l'arrêt des essais nucléaires. Le Parti socialiste ne sera pas en reste dans la générosité puisqu'en 2000 Jospin augmentera les crédits de 11 %. Ceci sans compter les subventions destinées à soutenir « l'initiative locale », c'est-à-dire les multiples projets, généralement non aboutis, dont le seul but est de transférer des fonds publics vers les poches des amis de Flosse.

Ces détournements de fonds sous une forme ou sous une autre lui ont d'ailleurs valu de multiples mises en examen et condamnations. Mais, allez savoir pourquoi, bien des affaires se sont terminées par des non-lieux ou par des réductions de peine en appel, transformant la prison ferme en prison avec sursis. Et, bien qu'à plusieurs reprises Flosse ait été frappé d'inéligibilité, soit cette condamnation a été annulée, soit elle n'est pas applicable au moment des élections, comme c'est le cas actuellement, puisqu'il a fait appel pour les deux jugements déjà rendus en 2013.

Avec un système de gouvernance locale basé sur le clientélisme, les pots-de-vin et les pressions, Flosse a donc pu trouver suffisamment d'électeurs pour permettre à son parti d'arriver en tête, malgré le lourd passif de son dirigeant.

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