Conseil d'orientation pour l'emploi : Le trou sans fond des aides aux entreprises16/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2337.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conseil d'orientation pour l'emploi : Le trou sans fond des aides aux entreprises

Depuis des dizaines d'années, gouvernement après gouvernement, des aides sont distribuées aux entreprises sous prétexte de maintenir ou de créer des emplois. Pourtant le chômage n'en augmente pas moins. Alors, de temps en temps, quelqu'un lève le doigt et demande : « Ces aides servent-elles à quelque chose ? » Pour répondre à cette question, a été créé un Conseil pour l'orientation de l'emploi, lequel a rendu son rapport au gouvernement le 26 avril.

On y apprend avec intérêt que l'État a offert en 2012, 40 milliards d'euros d'aides aux entreprises dans le cadre de la préservation de l'emploi, dont un peu plus de la moitié consiste en exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires. À quoi il faut ajouter les aides distribuées par les collectivités territoriales, dont le comité ne sait pas évaluer le montant, et le crédit d'impôts compétitivité-emploi de 20 milliards d'euros qui vient d'être décidé. On ne parle ici que des aides de la rubrique emploi, car il en existe bien d'autres dont le montant se chiffre également en dizaines de milliards et dont le gouvernement Villepin en son temps n'arrivait pas à faire la somme !

Le comité disserte doctement sur une éventuelle « conditionnalité » de ces aides pour conclure qu'elle serait compliquée à mettre en oeuvre. Autrement dit l'État distribue des fonds pour l'emploi à des gens qui licencient quand même et gardent la monnaie.

Histoire de rallonger un peu la copie, le rapport compare ces aides à celles des pays voisins, au montant des impôts versés par les entreprises et à d'autres chiffres sans signification. Mais jamais, au grand jamais, les savants rapporteurs ne comparent le montant des aides de l'État aux patrons aux profits engrangés par les grandes entreprises et leurs actionnaires.

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