Portugal - : L'austérité ne fait pas l'unanimité08/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2336.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal - : L'austérité ne fait pas l'unanimité

Au fur et à mesure que l'économie du Portugal s'enfonce dans la récession, dans les milieux politiques et patronaux se font entendre des voix s'élevant contre la politique d'austérité draconienne décidée par le gouvernement de droite.

Les partis de gauche, le PCP, le Bloc de gauche et le Parti socialiste, critiquent les mesures d'austérité prises par la droite. Le PS a pourtant mené la même politique d'austérité, avant de perdre les élections de juin 2011, et il la mènerait à nouveau s'il revenait aux commandes.

Mais ces critiques viennent aussi de la droite, du camp qui est celui du gouvernement actuel. Ainsi le ministre des Affaires étrangères, Paulo Portas, dirigeant du parti le plus à droite de l'Assemblée, a fait attendre durant deux jours son soutien au Premier ministre, et s'est même plaint que les mesures contre les retraités « vont au-delà du nécessaire ».

Le président de la République, Anibal Cavaco Silva, qui appartient au même parti que le Premier ministre Passos Coelho, dénonce depuis quelques mois la récession provoquée par l'austérité. « Le peuple ne supporte pas davantage de sacrifices », affirmait-il il y a un an. Le 25 avril, lors de la commémoration de la chute de la dictature en 1974, il a critiqué l'Union européenne et le Fonds monétaire international, qui selon lui ont mal mesuré les effets néfastes et récessifs des mesures d'austérité budgétaires qu'ils préconisaient. Il n'a pas encore donné son avis sur les nouvelles mesures annoncées le 3 mai.

Quant au patronat, il est pour une partie directement touché par le recul du pouvoir d'achat subi par la population, recul que l'austérité accentue. À la mi-mars, le président de la principale fédération patronale jugeait « impensables et impossibles » les derniers projets de coupes budgétaires, et un économiste concluait : « Si, pour revenir à un financement normal, on doit laisser derrière une terre brûlée, il n'y aura pas vraiment de quoi parler de réussite. »

Alors, si même les patrons le constatent et s'en plaignent...

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