Virgin : Les travailleurs de l'enseigne repartent en lutte02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Virgin : Les travailleurs de l'enseigne repartent en lutte

Le 30 avril, les travailleurs de Virgin ont manifesté pour défendre leurs emplois en faisant pression sur leurs deux principaux actionnaires Butler et Lagardère. Ils se retrouvaient devant le magasin des Champs-Élysées pour manifester en direction des bureaux de Lagardère.

Les salariés de ce réseau concurrent de la Fnac connaissent maintenant les offres de reprise. Aucune ne propose de reprise globale pour les 26 magasins de l'enseigne. L'offre la plus importante, qui concerne onze magasins et 285 salariés, émane de la société Rougier et Plé. Mais aucune offre n'a été faite pour le point de vente phare des Champs-Élysées et aucune dans l'activité qui était celle de Virgin.

Outre la proposition de Rougier & Plé, il y a aussi un projet de reprise pour un magasin à Bayonne et celui du métro Barbès à Paris. Enfin, les boutiques de Lyon, Rouen, Quatre-Temps La Défense, Melun et Torcy feraient l'objet de résiliations de bail ou d'arrangements qui, par un jeu de transactions financières, réduiraient les dettes de Virgin, mais feraient aussi disparaître tous les emplois de ces boutiques.

Le tribunal de commerce se prononcera le 23 mai sur ces propositions. Même si celles-ci, très limitées, étaient retenues, environ 700 salariés resteraient sur le carreau, près des trois quarts des employés du groupe. Le comité d'entreprise a procédé à un premier examen des conditions d'un plan social, d'où il ressort que le principal actionnaire, Butler, qui avait racheté 74 % des parts à l'actionnaire historique Lagardère, ne montre aucun empressement à le financer.

Butler est un repreneur qui, à chaque opération, casse l'emploi pour revendre l'entreprise avec plus-value. Dans ses meilleures affaires, il a encaissé jusqu'à douze fois la mise. Quand il échoue, comme avec le Sernam ou Virgin, il cherche à tirer son épingle du jeu à moindres frais. Au Sernam, un salarié licencié avec dix-huit ans d'ancienneté partait avec 2 500 euros de prime extra-légale, une somme dérisoire.

Les travailleurs de Virgin attendent mieux. D'ores et déjà ils ont commencé à s'adresser aux municipalités des villes où se trouvent les boutiques, pour obtenir leur soutien et faire pression sur les dirigeants de Virgin.

Les travailleurs n'oublient pas non plus qu'au-delà de Butler, Lagardère est le premier responsable de la mise en redressement judiciaire actuelle. À ce jour, ce dernier n'a même pas répondu à un courrier des syndicats lui demandant d'abandonner une créance de 6,5 millions d'euros. Pour quelqu'un qui vient d'empocher 2,5 milliards d'euros de plus-values en cédant ses actions d'EADS, ce n'est pourtant qu'une goutte d'eau.

Les travailleurs de Virgin veulent aussi faire pression en bloquant les stocks de livres Hachette, le groupe qui appartient à Lagardère. Toutes leurs initiatives entendent rappeler à Butler et Lagardère que, quand les patrons font de mauvaises affaires, c'est à eux de payer, pas aux travailleurs.

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