Renault - Flins : Des Nissan-Micra fabriquées à Flins en... 2016 et sans embauche ?02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Flins : Des Nissan-Micra fabriquées à Flins en... 2016 et sans embauche ?

La direction du groupe Renault vient d'annoncer à grand bruit la fabrication de 82 000 Nissan Micra sur le site Renault de Flins.

Un concert de déclarations enthousiastes a suivi. Pour les médias, c'est comme si c'était fait. Montebourg, lui, jubile en considérant que « c'est l'acte I du mouvement de relocalisation que le président de la République a appelé de ses voeux ». Les syndicats signataires de l'accord de compétitivité de mars dernier se congratulent de ce qu'ils appellent « les retombées positives » d'un texte antiouvrier imposé par Renault et refusé, débrayages et grèves à l'appui, par des milliers de travailleurs dans presque tous les établissements du groupe. Quant à Ghosn lui-même, le PDG de Renault-Nissan, il fait mine d'avoir durement oeuvré à décrocher la promesse des futures Micra !

En réalité, bien des questions se posent au sujet de la communication du PDG, reprise dans un Média par la direction de Flins, qui tente sans doute de faire passer un peu mieux la pilule amère. L'annonce survient en effet au moment où se met en place, à l'usine de Flins, l'accord de régression sociale qui prévoit, notamment, l'augmentation du temps de travail et 18 jours de travail supplémentaires sur l'année.

Et puis, la prétendue « retombée positive » de l'accord signé pour la période 2013-2016 est annoncée pour 2016, c'est-à-dire... après la série de mauvais coups, de « sacrifices » imposés aux travailleurs que sont le quasi-blocage des salaires, la mobilité fortement incitée de site à site, et la suppression de 8 200 emplois. Alors, à Flins, les salariés s'interrogent sur cette annonce de volumes supplémentaires à produire, dans trois ans, d'autant qu'en ce moment-même les plans de suppressions de postes se succèdent et que, d'ici 2016, mille emplois auront disparu.

Quant aux promesses de Ghosn, la plupart savent à quoi s'en tenir. À Flins, l'usine de batteries pour la voiture électrique, annoncée à grand spectacle en janvier 2010 et qui devait entraîner 500 embauches, est passée aux oubliettes. Soit dit au passage, elle aura tout juste servi à la direction pour faire passer la fermeture du site du sous-traitant Visteon sur Flins, qui avait entraîné le licenciement de près de 50 travailleurs.

Personne ne sait, dans l'usine, s'il y aura, à un moment ou à un autre, un nouveau véhicule à produire ; personne ne sait si ce sera en plus, à la place de la Clio IV et de la Zoé, et même si cela aura lieu. Mais chacun sait que des ouvriers de moins en moins nombreux - 2700, sans compter quelques centaines d'intérimaires et de travailleurs « en mission » depuis d'autres sites - ne peuvent déjà pas tenir les cadences actuelles, et que fréquemment, après des débrayages, des protestations, des aménagements ponctuels doivent être concoctés par la maîtrise.

Dans tous les cas, l'embauche, à commencer par celle des intérimaires présents, est la seule garantie qui vaille, pour l'immédiat et pour l'avenir. Et cela, il faudra l'imposer aux patrons !

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