Grèce : Une loi scélérate, une de plus02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Une loi scélérate, une de plus

Dans la nuit du 28 au 29 avril, la Parlement grec a voté une loi comportant les mesures administratives et financières exigées par la Troïka (la Banque européenne, l'Union européenne et le Fonds monétaire international) pour débloquer une nouvelle tranche du prêt en cours.

Cette loi entérine la suppression de 15 000 postes de fonctionnaires d'ici fin 2014, dont 4 000 cette année. S'appliquant à susciter un sentiment anti-fonctionnaires, jouant sur l'amalgame entre corruption et faute professionnelle, le ministre de la Réforme administrative a déclaré qu'il s'agissait d'abord de renvoyer les fonctionnaires « corrompus » et « incompétents ». Le gouvernement va donc mettre en place une procédure expresse d'évaluation des compétences en question pour « éloigner » des employés, en laissant entendre que certains pourraient retrouver un poste plus adapté dans une autre administration où on aurait constaté des « vides ». Mais comme de nombreux services publics ont fermé et que dix autres organismes doivent fermer d'ici fin mai, on voit mal où se trouvent ces postes vacants. Départs en retraite non remplacés, départs au « volontariat », en particulier pour ceux qui sont en disponibilité : tout contribuera à vider les bureaux et à achever le démantèlement des services publics utiles à la population.

Mais cette loi contient d'autres mesures d'austérité, comme la pérennisation, certes avec une baisse de 15 %, de l'impôt le plus exécré de la population grecque : la nouvelle taxe foncière perçue avec la quittance d'électricité. Seuls ceux qui sont proches du seuil de pauvreté pourraient peut-être bénéficier d'un allègement supplémentaire, voire d'une dispense. La loi accorde aussi la possibilité de rembourser ce qu'on doit au fisc par petites mensualités, à condition que la dette en question n'excède pas 5 000 euros.

Le chômage touche maintenant 27 % de la population, près de 60 % des moins de 25 ans. Le nombre de familles où tout le monde est au chômage augmente, les plans de suppression et de regroupement d'établissements scolaires et même d'universités désorganisent le système éducatif, l'état sanitaire des travailleurs se détériore, et chaque nouvelle mesure est un tour de vis supplémentaire, au nom de « l'aide internationale ».

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