Leur société

Taxe européenne sur la finance : Les voleurs crient « au voleur ! »

En janvier dernier, le principe d'une taxe européenne sur les transactions financières a été adopté. Le prélèvement serait de 0,1 % sur les transactions financières dans onze pays, puisque neuf pays seulement (Italie, Espagne, Autriche, Portugal, Belgique, Estonie, Grèce, Slovaquie et Slovénie) ont répondu favorablement à cette proposition de Berlin et Paris.

Le Royaume-Uni et la Pologne, par exemple, l'avaient refusée en expliquant qu'ils ne voulaient pas voir les capitaux fuir leur pays. Si tous les 27 États membres de l'Union avaient participé, la taxe aurait pu rapporter 57 milliards d'euros, mais à onze elle ne devrait pas rapporter plus de 10 milliards.

Mais c'est encore trop pour les financiers qui, se sentant visés en France ou ailleurs, menacent de retirer leurs capitaux, comme si ce n'était pas déjà une de leurs pratiques quotidiennes de déplacer leurs capitaux là où ils rapportent et sont moins taxés !

L'Icma, l'Association internationale des marchés de capitaux, un des porte-voix du monde de la finance, craignant que certains spéculateurs s'abstiennent d'intervenir là où la taxe s'appliquera, réclame déjà des exceptions à la règle, alors que le mode d'application de cette taxe est encore en discussion. Mais tout est bon pour rendre la ponction la plus indolore possible, voire inexistante.

Pour faire payer les pauvres, ne serait-ce qu'en prenant des agios sur les découverts, tous les acteurs financiers s'y entendent. Mais qu'il soit question de les taxer à leur tour, même très modestement, et ils hurlent comme si on leur ôtait la vie.

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