SNCF -- RER -- Ligne D : Déshumanisation des conditions de travail30/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2322.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF -- RER -- Ligne D : Déshumanisation des conditions de travail

Depuis le mois d'octobre 2012, les cheminots des gares de la ligne D du RER sont mobilisés contre les suppressions de postes et le projet de réorganisation de ce que la SNCF appelle « l'humanisation des gares ».

À l'origine, il s'agissait d'assurer la présence d'agents de la SNCF dans les gares, du premier au dernier train. Le projet de la direction vise à réduire très fortement le personnel. Dans le même temps, elle veut mettre en place sur les lignes des équipes mobiles, qui interviendraient au cas par cas, en cas de problème. On voit bien le bénéfice pour la direction SNCF : du personnel polyvalent et mobile, qui devra être à la fois dans les gares et dans les trains. On ne voit pas du tout, en revanche, ce que peuvent y gagner les voyageurs en matière de sécurité.

De plus, sous prétexte de financer son projet, la SNCF supprime des postes dans les petites gares et réduit les effectifs en extrême soirée. Cela signifie, pour les cheminots et pour les voyageurs, une dégradation de la sécurité au travail et au cours des trajets.

Les cheminots de la ligne D s'opposent à cette réorganisation en débrayant toutes les fins de mois depuis le mois d'octobre 2012. Ils seront de nouveau en grève le 1er février 2013. Ils réclament le maintien des moyens actuels avec des maîtres-chiens, ce qui a au moins le mérite d'être dissuasif et de leur assurer une sécurité minimum. Ils demandent également des effectifs supplémentaires dans les gares où il n'y a qu'un seul agent. Cette revendication apparaît aujourd'hui d'autant plus légitime que, le 9 janvier dernier, une cheminote a été violemment agressée en gare de Villeneuve-Triage, où elle travaillait seule.

L'émoi provoqué chez ses collègues n'est pas près de s'éteindre. D'autant moins d'ailleurs qu'au même moment la direction SNCF s'apprête à déménager son siège de Paris vers Saint-Denis, dans l'ex-immeuble d'ArcelorMittal, et qu'elle s'inquiète publiquement des conditions de sécurité de ses 750 cadres supérieurs ! La création d'un tunnel privé est même envisagée, avec la mise en place d'une équipe de sécurité pour les protéger sur leur trajet entre la gare RER et le lieu de travail ! Si les cheminots comprennent cela comme une véritable provocation à leur endroit, la direction SNCF ne devra pas s'en étonner...

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