Dans les entreprises

La Poste -- à Paris 20 :

Avec le soutien des facteurs, grève des travailleurs du ménage

À Paris 20, La Poste a décidé de supprimer des emplois parmi les travailleurs, déjà peu nombreux -- ils n'étaient que six, dont trois à temps partiel --, effectuant le ménage du site de la rue des Pyrénées, qui regroupe quelque 450 postiers pour la distribution du courrier des 20e et 11e arrondissements de Paris. La Poste, ainsi que son prestataire Onet, se sont heurtés à la grève de cinq jours des travailleurs du ménage.

Dans son nouveau contrat avec Onet, La Poste avait supprimé plusieurs dizaines d'heures pour faire le ménage de l'ensemble des locaux. Faire diminuer le coût du travail en supprimant des emplois, elle sait faire !

Pour les travailleurs du ménage, il n'était pas question d'accepter. Ils protestaient contre les nouveaux horaires qu'Onet voulait leur imposer, et aussi sur les salaires qui restaient inchangés dans le nouveau contrat. La seule réponse de leur direction a alors été de vouloir les muter d'office sur d'autres sites, ce qui a déclenché la grève le 4 janvier.

Tous les jours, les grévistes sont venus au bureau, tandis que les postiers, après avoir signé massivement une pétition de soutien, ont été conviés par la section syndicale CGT à plusieurs prises de parole dans le bureau. Les raisons de la grève devaient être connues de tous, pas seulement pour manifester une solidarité mais parce que, en défendant les grévistes du ménage, les travailleurs de la distribution se défendent aussi eux-mêmes.

La direction du centre a tenté de faire comme si le conflit ne la regardait pas, organisant même tranquillement sa galette des rois juste à côté de l'endroit où se tenaient les grévistes, ce qui a choqué plus d'un travailleur. Heureusement, les grévistes avaient le moral et ont rappelé à la direction de La Poste qu'ils étaient encore bien présents !

La grève a pris fin mercredi 9 janvier, Onet annulant les mutations d'office et acceptant de tenir compte des exigences des grévistes concernant les horaires, même si le mouvement n'a pas abouti au maintien intégral des heures de ménage. Quant aux salaires, ils ont été augmentés de quelques dizaines d'euros.

Les grévistes -- dont c'était le premier mouvement -- sont fiers de s'être défendus. Leur mouvement a mis en tout cas en évidence, du côté des postiers comme de celui des travailleurs du ménage, la nécessité de se défendre ensemble. Car, quel que soit le nom du sous-traitant, c'est bien La Poste le donneur d'ordres. Elle a déjà détruit des dizaines de milliers d'emplois de postiers à coups de réorganisations, et sa politique n'est pas différente quand il s'agit d'une activité sous-traitée.

Partager