Sommet de Bruxelles : Une fois de plus en faveur des banques19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet de Bruxelles : Une fois de plus en faveur des banques

Le sommet des chefs d'État et de gouvernement européens des 13 et 14 décembre, à Bruxelles, a été qualifié d'historique. Ce n'est pas le premier et ce ne sera sans doute pas le dernier. Les dirigeants européens se sont mis d'accord sur le principe d'une supervision bancaire unique à l'échelle européenne, placée sous l'autorité de la Banque centrale européenne, destinée à « superviser » l'activité des banques européennes, pour, officiellement, prévenir leurs difficultés, voire leur éviter la faillite, le tout étant présenté comme une première étape vers la mise en place d'une Union bancaire européenne.

L'autorité de ce superviseur bancaire européen ne s'appliquera qu'aux plus grandes banques européennes, dites systémiques, dont la faillite risquerait d'entraîner dans sa chute l'ensemble du système bancaire, et la zone euro elle-même : celles qui pèsent plus de 30 milliards d'euros, soit environ 200 des 6 200 banques que compte la zone euro. Les autres, les « petites banques », qui ne sont pourtant pas les moins risquées, échapperont à sa « supervision » et continueront donc à être placées sous le contrôle de leurs superviseurs nationaux.

Dans chaque État européen, un organisme chargé de surveiller, voire de contrôler, l'activité des banques existe déjà. Ils continueront d'ailleurs à le faire, sous l'autorité de la BCE. Avant que la crise financière n'éclate, ce ne sont pas les contrôles, les contrôleurs, les réglementations et les régulations qui manquaient. Ils n'ont rien empêché, ni rien vu venir. Et on ne voit pas pourquoi le fait de leur ajouter un étage de plus rendrait les banques plus transparentes, les banquiers plus coopératifs et moins dangereux pour l'économie et pour la société.

Les modalités d'application de cette « supervision bancaire européenne unique » restent à définir. Et surtout la mise en place de l'Union bancaire, mécanisme européen de sauvetage des banques en difficultés de la zone euro, financé en commun par les dix-sept États de la zone euro, a été renvoyée à plus tard.

C'est sur les modalités d'application de ce mécanisme de sauvetage automatique des banques que les négociations ont buté, du fait des réticences d'un certain nombre de gouvernements européens -- ceux d'Allemagne, de Finlande ou des Pays-Bas par exemple, qui se croient protégés de la crise et craignent d'être appelés à jouer surtout les payeurs pour la crise des autres. La proximité d'élections, notamment en Allemagne, ne serait pas non plus étrangère, selon la presse, à ces réticences... circonstancielles.

Le nouvel organisme de supervision bancaire n'entrera pas en fonction avant le 1er mars 2014. D'ici là, bien des désaccords, et bien des rebondissements de la crise de la zone euro, peuvent survenir et surviendront sans doute. Car, contrairement à ce que les chefs d'État européens ont affirmé à la sortie du dernier sommet européen de l'année, en faisant semblant d'y croire, la crise de l'euro, et la crise tout court, sont bien loin d'être terminées. Elles continuent même de s'aggraver, comme en témoigne l'explosion, partout, du nombre de chômeurs et de pauvres.

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