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Hôpital de la Pitié-Salpétrière Paris : Premier au classement des hôpitaux... selon de drôles de critères

Comme tous les ans, l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur a publié les résultats d'un classement des établissements hospitaliers publics et privés.

Cette année, le groupe Pitié-Salpêtrière à Paris est le premier de ce classement. Pour dresser cette liste, certains indicateurs retenus évoquent en fait la transformation de l'hôpital en entreprise devant poursuivre des objectifs de rentabilité : il faut un grand volume d'activité mais aussi une durée moyenne de séjour courte pour avoir une bonne note. Il faut une importante part de l'ambulatoire, les patients ne restant pas et repartant le soir, ce qui supprime les dépenses en personnel d'équipe de nuit et les frais hôteliers. La lourdeur est également prise en compte, autrement dit le niveau de ressources consommées en équipements et en personnel : moins on en consomme, meilleure est la note ! Enfin, l'attractivité et la notoriété sont tout, sauf des indicateurs rationnels et mesurables.

Ce palmarès est plus que surprenant pour le personnel. En effet, comment peut-on être le premier quand des ruptures de stocks de médicaments, de matériel, de linge sont monnaie courante, quand l'activité en augmentation constante génère des cadences infernales pendant que les effectifs stagnent, quand les jours de repos non pris et les heures supplémentaires s'accumulent, quand on fait travailler le personnel trois week-ends d'affilée et qu'on l'oblige à revenir sur ses jours de repos, quand les congés sont annulés, enfin quand les horaires changent au dernier moment ?

Eh oui, un hôpital peut-être classé premier du palmarès, à condition que l'on ne s'intéresse pas à ceux qui y travaillent.

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