Union des Banques Suisses : Comment faire son beurre en Suisse05/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2314.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Union des Banques Suisses : Comment faire son beurre en Suisse

Le directeur général de la filiale française de la banque suisse UBS entre 2003 et 2010 a été mis en examen pour complicité de démarchage bancaire et financier illicite et blanchiment d'évasion fiscale entre la France et la Suisse. Après le directeur du bureau strasbourgeois et un cadre du bureau de Lille, c'est le troisième responsable d=UBS à se retrouver devant la justice depuis avril dernier.

Entre 2002 et 2007, UBS aurait utilisé, en France, 120 chargés d'affaires pour contacter, au travers d'événements mondains, des possesseurs de grosses fortunes désireux de mettre leurs capitaux en Suisse, à l'abri du fisc français. Ce démarchage, interdit par la loi, devait pourtant apporter une rémunération aux commerciaux méritants et leurs succès furent enregistrés dans une comptabilité parallèle et discrète, les « carnets de lait », par allusion au carnet utilisé par les producteurs de lait suisses pour tenir leurs comptes. L'existence de cette comptabilité parallèle a d'abord été révélée par d'anciens salariés licenciés, puis par des journalistes et enfin prise en compte par les autorités financières et judiciaires qui ont ouvert une enquête officielle avec perquisitions et récupération de documents.

Début octobre, le nouveau président d=UBS France affirmait encore que la banque n'avait rien à se reprocher, qu'elle avait refusé « d'entrer dans une forme de chantage que quelques salariés voulaient lui imposer » après avoir été licenciés pour « faute » ou « à la suite de plans sociaux ».

Un journaliste estimait que, pour sa part, UBS aurait soustrait 85 millions d'euros au fisc français chaque année, depuis 2000. Mais cette banque est loin d'être seule dans son cas. La Commission européenne évalue l'importance de la fraude fiscale à 2 ou 2,5 % du PIB des pays européens, soit, pour la France, 40 à 50 milliards d'euros, dont 15 à 20 milliards de fraude internationale.

C'est deux fois ce que le plan du gouvernement veut faire payer à la population, aux salariés qui, eux, n'ont pas de compte en Suisse.

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