Leur société

Le bouclier fiscal toujours là

Le bouclier fiscal, un cadeau de Sarkozy fait aux très riches à son arrivée à l'Élysée pour leur permettre de ne pas payer plus de 50 % de leurs revenus en impôts, a été supprimé en 2011 par Fillon. Mais en 2012 et en 2013 l'État continuera à payer car en le supprimant, dernier petit cadeau à ses bénéficiaires, au nombre de 13 000 environ, Fillon avait reporté à 2012 l'application de cette mesure. Le bouclier fiscal joue donc encore pour les revenus de 2011.

Les sommes reversées sous forme de crédit d'impôt depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir sont considérables et dépassent largement les 162 millions d'euros au titre de 2012 annoncés par Fillon. À son entrée en fonction, le gouvernement socialiste parlait déjà de 380 millions, et finalement ce serait 450 millions d'euros, près de trois fois plus. À ces sommes il faudra ajouter environ 300 millions d'euros correspondant aux sommes qui n'ont pas pu être imputées sur l'ISF 2012... et pour 2012 le Trésor public devra donc débourser 750 millions d'euros. Au total, en cinq ans, le bouclier fiscal aura coûté aux contribuables la coquette somme de 3,6 milliards.

Dans le même temps, on apprend que l'impôt sur la fortune rapportera 462 millions d'euros de moins cette année. Le rapporteur socialiste de la commission des finances de l'Assemblée nationale parle sans rire « d'erreur de calcul »...

Les socialistes dans l'opposition dénonçaient le bouclier fiscal, symbole d'injustice. Ils n'ont pas eu à le supprimer puisque même la droite, à l'approche des élections présidentielles, a jugé le boulet un peu lourd à traîner. Aujourd'hui au pouvoir, le Parti socialiste se plaint des sommes que le Trésor doit aux plus riches, mais son gouvernement continue à les payer rubis sur l'ongle, sans envisager de prendre une mesure d'urgence, simple et de bon sens : l'arrêt immédiat de ces remboursements scandaleux.

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