ArcelorMittal -- Florange (Moselle) : La colère des sidérurgistes05/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2314.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal -- Florange (Moselle) : La colère des sidérurgistes

Après les déclarations tonitruantes de Montebourg, qui avait dénoncé les « méthodes inacceptables de Mittal » et brandi la menace d'une nationalisation, l'annonce faite par Jean-Marc Ayrault, le 30 novembre, a fait l'effet d'une douche froide sur les sidérurgistes de Florange.

Même s'ils n'étaient pas totalement dupes des effets de manche du ministre du Redressement productif, certains s'accrochaient au dernier espoir d'une prise de contrôle par l'État leur permettant d'échapper à une fermeture définitive.

Quand le gouvernement se vante d'avoir obtenu « des engagements sérieux de la part de Mittal », les travailleurs de Florange savent qu'il se paye de mots.

Les 180 millions d'euros d'investissements promis pour les cinq prochaines années suffiront à peine à assurer la maintenance des installations. Les hauts-fourneaux, eux, sont déjà à l'arrêt total. Les vannes d'eau sont fermées et l'électricité réduite au minimum. Seuls les cowpers -- qui sont des installations qui permettent de réchauffer les hauts fourneaux -- sont en chauffe avec du gaz de la cokerie. Les infrastructures sont tellement rouillées que plus personne ne veut monter dans les étages... La « mise sous cocon », en attendant un hypothétique redémarrage dans le cadre de la mise en oeuvre du projet Ulcos, fait figure d'une sinistre blague qu'on serine depuis deux ans.

« Il n'y aura pas de plan social à Florange », ose affirmer le gouvernement. Mais les licenciements ont déjà commencé... chez les intérimaires et les entreprises sous-traitantes telles que Multiserv, Ondéo, Inéo, Efuba et des dizaines d'autres. Les tâches qui étaient assurées par les travailleurs de ces entreprises sont désormais confiées à des travailleurs d'ArcelorMittal qu'il a fallu recaser, avec l'arrêt d'une partie des installations.

Le projet Ulcos, un projet de captation du CO2, attend les décisions de financement de l'Union européenne. Le gouvernement a déjà annoncé qu'il rajoutera encore des millions aux 150 millions promis par Sarkozy. Mais il ne garantit en rien l'avenir des hauts-fourneaux... si toutefois ce projet voit le jour.

Bref, les croissants apportés par Montebourg au petit matin aux sidérurgistes qui campaient devant Bercy leur sont restés en travers de la gorge.

Mais ils n'ont pas l'intention de baisser les bras : « Florange a été le cauchemar de Sarkozy, il pourrait bien être celui de Hollande », a déclaré leur porte-parole, Édouard Martin, face à cette reculade du gouvernement. De nouvelles actions sont prévues. Un rassemblement était en préparation pour mercredi 5 décembre devant les grands bureaux pour interpeller la direction.

Partager