Après l'admission de la Palestine à l'ONU : Les provocations de Netanyahou05/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2314.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Après l'admission de la Palestine à l'ONU : Les provocations de Netanyahou

Un an après avoir renoncé, devant les perspectives de divers veto, à demander pour l'Autorité palestinienne le statut d'État membre à l'ONU, Mahmoud Abbas s'est rendu le 29 novembre devant l'Assemblée générale des Nations unies. Par 138 voix contre 9 et 41 abstentions, celle-ci a donné le statut d'État observateur à l'Autorité palestinienne qu'il représente.

Dans les votes contre figurent évidemment les représentants d'Israël, des États-Unis et du Canada. La France, après quelques hésitations, a voté pour. La Grande-Bretagne et l'Allemagne, elles, se sont abstenues.

L'obtention du statut ne procurera pas miraculeusement aux Palestiniens l'État auquel ils ont droit, en particulier sur le terrain, qui leur est contesté par Israël. Cette reconnaissance implicite leur permettra tout au plus d'adhérer à des agences onusiennes et -- c'est le motif du refus affiché par le gouvernement israélien -- de s'adresser à la Cour pénale internationale quant à l'agression permanente perpétrée par Israël. Néanmoins, il s'agit évidemment d'un succès moral pour la population palestinienne.

Le pouvoir israélien ne s'y est pas trompé : après avoir déclaré que la reconnaissance de l'ONU ne changerait rien dans les faits et dans la réalité concrète que vivent les Palestiniens dans les territoires occupés et à Gaza, il a aussitôt décrété des mesures de rétorsion contre l'Autorité palestinienne, et en réalité contre la population.

Le Premier ministre israélien Netanyahou s'est empressé d'annoncer une extension des implantations de colons israéliens, en particulier dans une zone dite « sensible » de Jérusalem-est, ce qui aura pour effet de grignoter un peu plus encore le terrain dévolu aux Palestiniens et surtout de rendre encore plus difficile physiquement la constitution d'un État palestinien continu de Jérusalem-est au nord de la Cisjordanie. D'autres mesures de représailles ont également été annoncées, comme la confiscation des taxes sur les importations palestiniennes, perçues par Israël et normalement reversées à l'Autorité palestinienne (et nécessaires au versement du salaire de ses fonctionnaires). Le gouvernement israélien affiche une attitude de provocation, y compris à l'égard des États-Unis et des grandes puissances comme la France et la Grande-Bretagne, qui se sont pourtant contentées de réagir sur le plan diplomatique en convoquant les ambassadeurs israéliens.

L'arrogance du pouvoir israélien est sans doute liée en partie à la proximité des élections législatives dans le pays, et aux pressions des alliés d'extrême droite de Netanyahou. Mais elle n'est pas nouvelle. Depuis des décennies, l'occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza aboutit à traiter les Palestiniens comme des prisonniers dans leur propre pays, et ce avec la complicité totale des grandes puissances. Les États-Unis sont trop heureux de disposer ainsi, dans la région, d'un État tout dévoué à leurs intérêts. Mais les dirigeants européens, de leur côté, tout en prenant parti officiellement pour le droit des Palestiniens à un État, continuent à développer des relations commerciales fructueuses avec Israël, y compris avec les colonies qu'ils critiquent.

De fait, les grandes puissances continuent de soutenir Israël dans sa négation des droits des Palestiniens. Comment s'étonner que Netanyahou puisse se sentir encouragé dans ses provocations et ses offensives meurtrières ?

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