Dans les entreprises

PSA Aulnay : Face au plan de licenciements, imposer des garanties sérieuses

Le jeudi 22 novembre a été marqué par plusieurs actions, dans et hors de l'usine PSA d'Aulnay, qui ont prouvé au patron qu'un bon nombre de travailleurs ne désarment pas.

Dans les ateliers, quelque 80 travailleurs ont débrayé en début d'équipe d'après-midi, à l'initiative des ouvriers eux-mêmes, dont un groupe avait préparé ce débrayage plusieurs jours à l'avance. Pendant ce temps, environ 120 autres ouvriers d'Aulnay partaient en direction du congrès de l'Association des maires de France, à la porte de Versailles à Paris. Bien organisés et soudés, ils n'ont pas été repérés par la police sur le trajet du congrès, et, une fois sur place, ils ont pu déjouer la surveillance des vigiles à l'entrée. Et c'est de façon totalement inattendue, et à la surprise de l'assistance, qu'une manifestation s'est introduite dans le grand auditorium du congrès, où la ministre de la Réforme de l'État, Marylise Lebranchu, faisait un discours devant plusieurs milliers de maires. La ministre médusée a bien dû interrompre son discours lorsque le cortège de travailleurs, scandant « Aucune usine ne doit fermer » et « Ouvriers licenciés, communes asphyxiées ! », a traversé la salle, montant ensuite à la tribune pour y déployer sa banderole « Non à la fermeture de PSA Aulnay ».

Après une brève négociation, les dirigeants du congrès ont accepté de donner un micro à un représentant des ouvriers, qui s'est adressé à un public d'élus dont quelques-uns -- mais quelques-uns seulement -- applaudissaient. Il a pu expliquer aux maires pourquoi les travailleurs d'Aulnay venaient les voir : « Parce que vous, les maires, vous êtes en première ligne lorsque les usines ferment, parce que c'est vous qui devez gérer la montée de la pauvreté qui en est la conséquence ! » Et aussi, comme l'expliquait le tract que distribuaient les travailleurs, parce qu'au même moment où le gouvernement accorde sept milliards de « garantie » à PSA pour sa banque, il rogne sur les dotations dont les collectivités ont pourtant grand besoin !

Les travailleurs ont profité de l'occasion pour dénoncer les mensonges de Hollande, qui avait promis des négociations sérieuses sur les revendications des travailleurs, alors qu'aujourd'hui, dans les réunions, la direction refuse de discuter sérieusement de ces revendications. De la tribune, les manifestants ne se sont pas privés de scander pendant plusieurs minutes : « Hollande menteur ! ».

Les travailleurs d'Aulnay ont profité de la présence de la ministre pour exiger un rendez-vous rapide avec le ministère du Travail. Ce qu'ils ont obtenu en quelques minutes, sur un coup de fil de Marylise Lebranchu ! Comme quoi les circuits de communication du gouvernement s'accélèrent considérablement quand les travailleurs se font entendre.

Bien évidemment, cette action a donné le moral à ceux qui y ont participé. Le black-out à peu près complet des médias sur cet épisode n'a pas entamé le moral et le lendemain, à l'usine, les images prises sur les téléphones portables circulaient dans tous les ateliers...

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