Dans le monde

Guadeloupe : Brimades contre les jeunes du journal Rebelle !

En Guadeloupe, trois jeunes militants ont été arrêtés le 21 novembre devant le lycée agricole de Convenance alors qu'ils vendaient Rebelle !, un petit journal lycéen et étudiant qui dénonce, entre autres, les brimades et les injustices envers les lycéens, les propos sexistes à l'égard des jeunes filles et autres vexations.

Cela s'ajoute aux autres tracasseries dont sont victimes les animateurs de Rebelle ! Deux d'entre eux, dont Sony Laguerre, membre de Combat Ouvrier, organisation trotskyste de Guadeloupe et Martinique, doivent passer en justice en janvier prochain. Les autorités n'apprécient pas de voir dénoncées les mesures autoritaires et discriminatoires envers les jeunes, ni le ton contestataire de ce journal.

Voici ci-dessous des extraits d'une déclaration envoyée à la presse, aux personnel et élèves du lycée de Convenance et à la population de Guadeloupe :

« Le responsable de cette énième tentative d'intimidation ? Un proviseur, que la liberté d'expression effraie.

Cela n'a rien d'étonnant. [...] À travers les 1 500 exemplaires vendus mensuellement en Guadeloupe, notre journal permet aux lycéens et aux étudiants de s'informer et de dénoncer les abus de pouvoir, le mépris ouvert des procédures et, lorsque c'est nécessaire, l'incompétence d'un certain nombre de responsables de l'éducation...

Dans le cas de ce proviseur, on se souvient qu'il a fallu que les lycéens fassent grève plusieurs années de suite pour que soit mis fin au scandale de la cantine insalubre de Convenance. Il trouvait alors malin de répondre avec mépris que « les asticots c'est bon pour la santé », jusqu'à ce qu'une inspection des services sanitaires l'oblige à y mettre bon ordre. On se souvient qu'il n'a rien eu de plus pressé, après cela, que de fermer le seul lieu d'expression libre du lycée -- le foyer -- et d'instaurer à grands frais un système de badges électroniques...

Les ordres reçus par les vigiles, qui ont malmené et menacé une jeune femme membre de notre journal une heure durant, dans le but manifeste (mais vain) de déclencher un incident, n'ont pas empêché la vente de se dérouler dans le calme... Ce que les militaires appelés ont constaté en arrivant.

Mercredi 21 novembre, le proviseur, venu faire sa déposition à la gendarmerie où nos trois camarades étaient retenus... en est reparti sans porter plainte. Nos camarades ont été immédiatement relâchés. »

D'autre part, l'UGTM (Union générale des travailleurs de Guadeloupe) a envoyé un communiqué, signé d'Élie Domota, protestant contre l'arrestation des trois jeunes de Rebelle !, dans lequel le syndicat « condamne ces dérives qui sont indignes d'un système qui se dit démocratique ».

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