Groupe Rio Tinto : Malgré la baisse des cours des matières premières, toujours de gros profits07/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2310.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Rio Tinto : Malgré la baisse des cours des matières premières, toujours de gros profits

La direction générale de Rio Tinto se lamente. Les cours mondiaux du minerai de fer, du cuivre et de l'aluminium sont à la baisse, alors que depuis plusieurs années les grands groupes miniers ont profité d'une hausse spéculative des prix des matières premières et accumulé ainsi des super-profits.

Mais au cours de cette année 2012, les cours des matières premières sont très volatils et connaissent des baisses, dans l'aluminium et surtout dans le minerai de fer et le cuivre, qui entraînent une érosion des marges bénéficiaires. Celles-ci restent cependant à un niveau élevé, avec 5,9 milliards de dollars de bénéfices au premier semestre 2012, en baisse de 22 % par rapport au premier semestre 2011. Malgré cela, les dividendes vont grimper, avec une hausse de 34 % en 2012, et ils représentent 50 000 dollars par salarié !

Avec des profits en baisse, le groupe Rio Tinto n'en a pas moins aussitôt annoncé le gel de nombreux investissements, des reventes de sites, des plans de réductions de coûts, avec baisse des effectifs et augmentation des charges de travail. En Australie, dans les mines, les coûts de production seraient trop élevés. La direction générale a fixé pour 2015 aux usines d'électrolyse un objectif à 40 % de marge ! Dans le même temps, elle se désengage de l'aluminium, estimant la rentabilité insuffisante. Au Canada, le site d'Arvida est menacé et déjà il y aurait 20 % de cadres en trop. En Angleterre, l'usine de Lynemouth est fermée.

En Europe et en France, après avoir revendu tous les sites de production d'emballages, qui ne réalisaient que 8 % de marge, les usines de Rhénalu Neuf-Brisach et Issoire ont quitté le groupe. La direction vient de revendre l'usine de Gardanne et, pour l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne, le choix est entre un repreneur ou la fermeture en 2013. Quant à l'usine Aluminium Dunkerque, avec un profit brut de l'ordre de cent millions de dollars en 2012, la direction a concocté un plan de réduction des coûts de 71 millions de dollars jusqu'en 2017, avec une aggravation des conditions et de la charge de travail, des attaques sur la prime d'intéressement, le serrage de vis disciplinaire et une possible baisse des effectifs dans l'encadrement.

Pour maintenir à un haut niveau les profits et les dividendes, le groupe Rio Tinto organise ainsi une attaque en règle contre tous les travailleurs, dans tous les pays. Mais, face à lui, il y a une force de plusieurs dizaines de milliers de salariés produisant toutes les richesses qui, en s'organisant au plan international, pourrait interdire plans de licenciements et fermetures de sites, contrôler les comptes de Rio Tinto, empêcher ses manipulations spéculatives et ses fuites de capitaux vers les paradis fiscaux !

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