États-Unis : La victoire d'Obama -- Quatre ans de plus au service des possédants07/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2310.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : La victoire d'Obama -- Quatre ans de plus au service des possédants

C'est Barack Obama, le président démocrate sortant, qui l'a emporté le 6 novembre sur le candidat républicain Mitt Romney. Avec 700 000 voix d'avance, soit moins qu'en 2008, il disposerait de 290 « grands électeurs », vingt de plus que ce qu'il est nécessaire pour être désigné président en janvier prochain.

Les républicains avaient pensé pouvoir l'emporter, tant Obama a déçu son électorat de 2008, et avaient eu tendance à laisser libre cours à leurs idées réactionnaires. Romney, dont les positions tournent avec le vent, a fait campagne contre le droit à l'IVG. On l'a entendu ironiser sur les « assistés » que seraient 47 % des Américains électeurs d'Obama. Même s'il a tenté de recentrer sa campagne, cette surenchère a servi de repoussoir et mobilisé suffisamment d'électeurs qui ont choisi « le moindre mal » en votant Obama.

Cependant cette élection a surtout été encore une fois la victoire de l'argent. Ensemble, les deux candidats ont dépensé plus de deux milliards de dollars destinés notamment à inonder les électeurs de spots télévisés. Ces sommes énormes -- le double de ce qui avait été dépensé en 2008 -- proviennent des soutiens financiers de grandes entreprises ou des lobbyistes qui jouent un rôle important dans la coulisse du pouvoir de Washington. C'est depuis toujours la façon dont la grande bourgeoisie américaine pèse sur le choix des candidats, et cela dès que se met en marche le mécanisme électoral.

Si les grandes entreprises capitalistes ouvrent si facilement leur carnet de chèques pour les deux candidats en lice, c'est que l'un comme l'autre appartiennent aux deux partis de la bourgeoisie américaine, les républicains et les démocrates. On sait maintenant que Romney avait le soutien de la banque Goldman Sachs et Obama celui de Microsoft et Google, mais aussi des compagnies d'assurances, grandes bénéficiaires de sa réforme de l'assurance-maladie qui obligera tous ceux qui n'en ont pas à en souscrire une sous peine d'amende. En revanche, il a refusé de mettre en place une assurance médicale publique, avec pour conséquence qu'au moins 23 millions d'Américains resteront quand même sans couverture maladie.

Si le candidat républicain a été écarté, le Parti républicain, majoritaire depuis deux ans à la Chambre des représentants, conservera sa majorité, ce qui obligera le président démocrate à continuer de chercher des compromis. Le deuxième mandat devrait donc se dérouler dans des conditions voisines des deux dernières années.

Si Romney a passé les dernières semaines de campagne à essayer de modérer les déclarations ultras de ses partisans, Obama de son côté s'est bien gardé de dire quoi que ce soit qui puisse être interprété comme progressiste afin de ne pas perdre le soutien des plus conservateurs de son électorat. En direction du monde du travail, Obama n'a su que faire des phrases sur le terrain du patriotisme économique, du protectionnisme et de la lutte contre les importations chinoises, au point que Romney était le seul à évoquer le problème du chômage.

Pendant la campagne, il était bien difficile de distinguer les propositions des deux candidats. Tous deux parlaient d'aider les petites entreprises, ce qui profite d'abord... aux grandes. Les deux ont d'ailleurs promis des cadeaux à toutes les entreprises : « [Romney] et moi sommes d'accord sur le fait que l'impôt des sociétés est trop élevé. Je veux l'abaisser à 25 % », a expliqué Obama

On connaît maintenant le vainqueur. Mais Obama est un homme au service des possédants, il l'a montré pendant quatre ans, et il continuera dans la même direction. Les travailleurs des États-Unis n'ont pas grand-chose à en attendre. Ils ne verront leur sort changer que s'ils imposent leurs exigences contre la dictature du grand capital, qui est le vrai régime de la démocratie américaine.

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