Sanofi -- Lyon : Manifestation contre les suppressions d'emplois31/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2309.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi -- Lyon : Manifestation contre les suppressions d'emplois

Huit cents travailleurs du groupe Sanofi ont manifesté jeudi 25 octobre à Lyon contre la suppression de 914 emplois programmée dans ce groupe riche à milliards, sans compter les 600 emplois de Toulouse, écartés officiellement du plan, mais menacés quand même puisque ce site devrait être revendu.

D'ailleurs, près de la moitié des manifestants venaient de Toulouse et de Montpellier où les travailleurs sont mobilisés depuis des semaines. Environ 300 manifestants venaient de l'usine Sanofi-Pasteur de Marcy-l'Étoile, dans l'ouest lyonnais, où 567 emplois doivent être supprimés sur les 3 500 que compte cette usine, auxquels il faut ajouter 1 000 travailleurs des entreprises sous-traitantes. Les autres manifestants venaient de divers sites de l'agglomération, en particulier des filiales de Sanofi, Genzyme ou Mérial. Des salariés de BASF, touchés eux aussi par des suppressions de postes, étaient présents ainsi que des délégations de la chimie venues apporter leur soutien. Il faut dire que le secteur pharmaceutique représente des milliers d'emplois dans l'agglomération lyonnaise. Le groupe Sanofi, avec 6 500 salariés, est le premier employeur privé du Grand Lyon.

À Marcy-l'Étoile, où l'on produit des vaccins, l'annonce de ce plan a fait l'effet d'une douche froide. La direction prévoit la fermeture de plusieurs bâtiments et l'arrêt de certains vaccins comme celui contre le pneumocoque. Pourtant, ce n'est pas le travail qui manque un peu partout dans l'usine. De nouvelles productions sont prévues, ce qui rend encore plus intolérable la moindre suppression d'emploi. Il serait même légitime d'embaucher tous les intérimaires.

Partie du quartier de Gerland qui compte plusieurs entreprises du secteur pharmaceutique ainsi que le siège mondial de Sanofi-Pasteur, la manifestation, animée par de nombreux slogans et des pancartes dénonçant « Sanofric », s'est terminée devant le siège du Conseil régional de Rhône-Alpes. Présidée par le socialiste Jean-Jacques Queyranne, la Région est plus que généreuse avec les capitalistes de la pharmacie. Elle leur verse chaque année des centaines de milliers d'euros au titre des pôles de compétitivité comme LyonBiopôle. Cet argent public vient s'ajouter aux crédits impôts recherche et autres mécanismes de financement de la recherche privée par de l'argent public. Pour l'année 2011, Sanofi a touché de l'État 130 millions d'euros au titre des crédits impôts recherche.

Pourtant, ni la Région ni le gouvernement n'ont prévu d'arrêter de verser ces subventions à un groupe, qui non seulement a réalisé plus de huit milliards d'euros de profits l'an dernier, mais supprime des centaines d'emplois. Bien au contraire puisqu'après quelques remontrances, Montebourg, le ministre du Redressement productif, a publiquement reconnu le droit de Sanofi à restructurer sa production et donc à aggraver un peu plus l'hémorragie du chômage.

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