Distribution de la presse : Non aux licenciements31/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2309.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Distribution de la presse : Non aux licenciements

Depuis plus d'un mois, les salariés de Presstalis, ex-NMPP, principal organisme chargé de distribuer les journaux et magazines, sont en lutte contre le plan de démantèlement et de licenciements que tente de leur imposer leur direction. Tour à tour, ils perturbent la distribution de magazines et de quotidiens pour montrer leur détermination à se défendre.

Le système de distribution de la presse, en France, est issu de la loi Bichet de 1947, qui instaurait une péréquation des coûts de distribution entre tous les titres. Ainsi, un journal à faible budget pouvait, en bénéficiant d'une logistique commune à tous, être présent dans les kiosques au même titre qu'un journal à fort budget sans coût supplémentaire. Ce fonctionnement était assuré par une coopérative d'éditeurs, les NMPP, devenue une société anonyme, Presstalis.

Depuis sa naissance, ce système a été remis en cause par les éditeurs les plus riches, qui ne veulent pas payer pour les journaux sans grands moyens. Peu leur importe que les journaux d'opinions « minoritaires » puissent être accessibles à tous même dans les endroits les plus reculés.

Des plans de réorganisation successifs ont, en vingt ans, fait passer les effectifs de 10 000 à 2 100 salariés. Mais, d'après les dirigeants de l'entreprise, celle-ci est toujours en déficit. Le nouveau plan présenté par la direction prévoit des fermetures de centres de tri, des regroupements, des externalisations et filialisations, la mise en commun des moyens logistiques et de gestion avec les Messageries lyonnaises de presse, une autre coopérative où les avantages des salariés sont bien moindres.

Au total, ce sont 1 250 postes sur 2 100 qui disparaîtraient, et le système de distribution égalitaire disparaîtrait en même temps que les emplois. Les suppressions de postes prévues sont des licenciements secs, ce qui n'est jamais arrivé dans la profession. Les salariés de Presstalis tentent de stopper les procédures de consultation des institutions représentatives du personnel qui mènent à la liquidation. Ils veulent imposer un autre traitement industriel et social que celui qui est prévu. Ils exigent l'intervention de l'État pour empêcher les gros éditeurs de détruire les emplois et la distribution de la presse.

Mercredi 24 octobre, un rassemblement intersyndical des salariés de Presstalis a eu lieu devant le ministère de la Culture et de la Communication. Ceux-ci étaient accompagnés de nombreux salariés de la profession. Les délégués ont été reçus par un membre du cabinet de la ministre et par la directrice de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGIMC) pour y exposer les revendications des salariés et leur refus de disparaître. Le sentiment à la sortie est que la mobilisation reste de mise, car s'ils ont été poliment écoutés, rien n'a été promis ni décidé.

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