Leur société

Congrès du Parti socialiste : Sauver le soldat Ayrault

Le congrès du Parti socialiste, qui était celui au cours duquel Martine Aubry transmettait à son successeur, Harlem Désir, son poste de premier secrétaire, a surtout été l'occasion d'organiser une grand-messe autour du Premier ministre Ayrault, mis à mal les jours précédents par l'opposition.

Après les critiques émises par les représentants de la droite, la majorité socialiste avait visiblement besoin de faire bloc. Les ministres se sont ainsi relayés pendant ces trois jours. Manuel Valls a fait l'éloge de Jean-Marc Ayrault, disant qu'il était « fier » d'être l'un de ses ministres. Martine Aubry a vanté ses qualités d'« honnête homme », Harlem Désir a salué « un grand premier ministre de gauche ».

Mais les ténors socialistes ne se sont pas seulement employés à répondre aux critiques émises par la droite sur leur capacité à gouverner et sur l'amateurisme dont ils étaient accusés. Jean-Marc Ayraul a défendu sa méthode, celle de la négociation et du dialogue social.

Sauf qu'il s'est également voulu le promoteur d'un « nouveau modèle français », basé sur un préalable : réduire les déficits, c'est-à-dire, pour parler clair, imposer à la population le remboursement de la dette creusée par les banquiers et les spéculateurs.

La seule audace que les ténors socialistes se sont autorisée a été une exhortation venue de Martine Aubry et d'autres à ne pas céder sur le droit de vote des étrangers aux élections locales.

Ce que des journalistes ont qualifié d'opération sauvetage du « soldat Ayrault », qui était dit-on téléguidée par François Hollande lui-même, n'a donc pas débordé du terrain de l'affrontement verbal entre la gauche et la droite parlementaires.

Rien donc qui fasse espérer une orientation qui prenne en compte, ne serait-ce qu'un peu, les intérêts de la population laborieuse. Mais qui se faisait encore des illusions à cet égard ?

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