Cafetiers-restaurateurs : Leur avantage fiscal sera-t-il maintenu ?31/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2309.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cafetiers-restaurateurs : Leur avantage fiscal sera-t-il maintenu ?

Un rapport présenté mardi 30 octobre par un député PS confirme que la baisse de la TVA dans la restauration a plus profité aux cafetiers-restaurateurs qu'aux consommateurs ou à l'emploi. Si une minorité d'entre eux a tenu les engagements pris, nombreux sont ceux qui se sont contentés d'empocher l'argent sans contrepartie.

En juillet 2009, Sarkozy avait abaissé leur taux de TVA de 19,6 % à 5,5 % (remonté à 7 % depuis le 1er janvier 2012), occasionnant ainsi un manque à gagner pour le Trésor public de 3,2 milliards d'euros par an. En échange de ce cadeau princier, les restaurateurs s'étaient engagés à créer 70 000 emplois sur deux ans, à baisser leurs prix de 3 % en moyenne et à revaloriser les salaires de la profession. Or, le compte n'y est pas.

Seuls 47 000 emplois ont été créés mais, disent les syndicats patronaux des restaurateurs qui ont réponse à tout, s'il n'y avait pas eu de baisse de la TVA, on aurait été obligés d'en supprimer ! En ce qui concerne les prix, certains ont effectivement été baissés en 2009, mais ont été augmentés depuis. Petite consolation pour le consommateur : la hausse a été légèrement inférieure à l'inflation officielle. Et s'il y a bien eu une revalorisation moyenne des salaires de 5 % et l'octroi d'une prime annuelle équivalant à 2 %, ce n'était pas du luxe, la grille salariale de la profession figurant parmi les plus basses.

Émettre l'idée que le gouvernement puisse en partie revenir sur ce cadeau fiscal en fixant un taux de TVA intermédiaire a aussitôt donné de l'urticaire au lobby des restaurateurs, qui ont, comme l'ensemble des patrons, brandi la menace de suppressions d'emplois et de faillites à venir si l'on touchait à leurs privilèges. Que décidera le gouvernement ? Pliera-t-il devant les restaurateurs comme il le fait face à bien d'autres patrons ? Réponse dans une quinzaine de jours.

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