La fin de la loi Tepa : Et les salaires alors ?25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La fin de la loi Tepa : Et les salaires alors ?

En supprimant les mesures sur les heures supplémentaires, défiscalisation et exonération de charges, décidées en août 2007 dans le cadre de la loi dite Tepa (Travail, emploi et pouvoir d'achat), le gouvernement a déclenché les critiques du patronat. Celui-ci a protesté contre la fin de ce qu'il faut bien appeler un cadeau, qui lui avait été fait par Sarkozy et son gouvernement.

Ces avantages décidés par Sarkozy au nom du « travailler plus pour gagner plus » n'avaient en rien stimulé l'activité, comme le prétendait alors Sarkozy, mais étaient un cadeau pour les patrons petits et grands, qui leur permettait de ne pas embaucher et de paraître augmenter un peu les salaires... aux frais de l'État !

Mais si le grand gagnant avait surtout été le patronat dans son ensemble, la loi Tepa avait aussi eu des répercussions pour de nombreux travailleurs, du fait de l'exonération de charges sociales sur les heures supplémentaires et de la défiscalisation de ces heures. Des millions de travailleurs étaient même contraints à faire des heures supplémentaires obligatoires parce que, malgré le passage aux 35 heures, beaucoup d'entreprises ont choisi de rester aux horaires pratiqués auparavant et de payer en heures supplémentaires les heures au-delà des 35 heures légales. Cela leur a permis de ne pas embaucher.

Le gouvernement, en supprimant ces mesures, n'ignorait en rien les répercussions financières importantes que cela aurait pour des millions de travailleurs : de 20 à 50 euros par mois, voire plus, en fonction du nombre d'heures obligatoires effectuées au-dessus des 35 heures et en fonction du montant du salaire, sans compter les augmentations d'impôts que cela va entraîner.

Pierre Moscovici, ministre de l'Économie, des Finances et du Commerce extérieur, a parlé d'une « mesure socialement juste » mais, en prenant cette mesure sans contrepartie pour les travailleurs, le gouvernement montre encore une fois qu'il ne se situe pas de leur côté.

Ce qui serait « socialement juste » ce serait d'imposer au patronat, qui a profité et continue à profiter des cadeaux en tout genre du gouvernement, qu'il augmente largement les salaires, pour compenser non seulement cette baisse, mais aussi toutes les augmentations de prix récentes. Et alors que le chômage ne cesse d'augmenter, la moindre des choses serait d'imposer aux patrons qui n'ont pas appliqué la loi des 35 heures, de le faire, en embauchant et sans réduction de salaires.

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