Dans le monde

Guadeloupe : Un militant de Combat Ouvrier en procès à Pointe-à-Pitre

Le 10 octobre, un jeune camarade de Combat Ouvrier, (organisation trotskyste de Guadeloupe et Martinique) Sony Laguerre, devait passer en procès à Pointe-à-Pitre. Ce camarade est aussi l'un des animateurs du petit journal étudiant et lycéen Rebelle !

Sony est accusé d'avoir blessé un policier le 18 mai dernier. Ce jour-là, à l'appel de l'équipe de Rebelle !, une quarantaine de jeunes étaient venus accompagner une de leurs camarades convoquée au commissariat pour une peccadille. Sans raison, le rassemblement avait été brutalement chargé par la police.

Plusieurs jours après, la plainte contre Sony lui était signifiée. Un autre camarade, Raphaël Cécé est aussi assigné en justice par la police pour « menaces » soi-disant proférées ce jour-là.

Ces accusations ne sont que les derniers éléments d'une série de tracasseries dont les jeunes de Rebelle ! sont victimes. Pressions, menaces, intimidations se multiplient à leur endroit, à l'intérieur comme à l'extérieur des établissements scolaires. Le but est de faire taire ce groupe de jeunes militants parce que leur petit journal est persifleur, contestataire et irrévérencieux. En particulier, il dénonce sur ce ton des mesures disciplinaires exagérées et inutiles envers les lycéens, des propos sexistes et méprisants à l'égard des jeunes filles, et autres vexations.

Une centaine de personnes, dont une cinquantaine de lycéens et d'étudiants, étaient donc venues soutenir notre camarade devant le tribunal de Pointe-à-Pitre. Des militants politiques et syndicaux, des parents d'élèves étaient aussi présents. À noter aussi : la première heure de cours a sauté au lycée Delgrès du Moule et un débrayage a eu lieu au lycée Coëffin de Baie-Mahault. Dans les deux cas, les lycéens protestaient contre les injustices et les brimades quotidiennes qu'ils subissent, mais aussi pour la défense de Rebelle ! et de la liberté d'expression.

À l'audience, procureur et avocat des policiers -- ceux qui accusent les jeunes -- n'étaient pas à la fête face à la mobilisation et au collectif des six avocats de la défense de Sony. Ils ont carrément demandé le report du procès, prétextant le « respect des droits de la défense »... alors que ce sont eux qui ont porté plainte contre lui ! Un lapsus qui démontre en tout cas qui se sent coupable, et que la campagne de mobilisation et d'information a rabaissé un peu la confiance de ces messieurs.

Le procès de notre camarade est reporté au 18 janvier prochain, deux jours après celui de Raphaël Cécé.

Ceux qui ont manifesté le 10 octobre ont promis d'être plus nombreux encore à l'audience des 16 et 18 janvier prochains.

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