Dans le monde

Traité européen : Pour les travailleurs, les priorités sont ailleurs

Le traité de stabilité monétaire européen a été validé le 9 octobre par le vote du Parlement et la majorité socialiste.

Ayrault et Hollande se réjouissent de n'avoir pas eu besoin des voix de la droite pour atteindre la majorité. Il n'empêche que la plupart des députés UMP ont joint leur vote à ceux des députés socialistes. Et pour cause, expliquent-ils, car ce traité avait été conçu et approuvé par 25 chefs d'État et de gouvernement des pays de l'Union européenne en mars 2012, dont Sarkozy, le président de la République d'alors, et rien n'y était modifié.

La convergence entre la droite et les socialistes sur ce texte est certes politiquement significative. Mais cette convergence des politiques se manifeste sur bien d'autres aspects. Ainsi celui, tout aussi choquant, qui caractérise l'action de Valls dans sa chasse aux Roms par exemple, ou celui d'un Montebourg qui avalise les plans dits sociaux, les uns après les autres.

Ceci dit, qu'est-ce que l'adoption de ce traité va changer pour les travailleurs et les classes populaires ? Ce pourrait être le renforcement de l'austérité ainsi codifiée à l'échelle européenne, s'inquiètent certains qui, de Mélenchon à une partie de l'extrême gauche, mènent campagne contre son adoption et réclament de François Hollande qu'il organise un référendum sur cette question. Mais aujourd'hui, ce traité adopté, qu'est-ce que cela change ?

Tout au plus cette adoption peut fournir un argument de plus pour tenter de justifier la politique d'austérité. Mais c'est bien mince car, traité ou pas, cette austérité, le gouvernement l'impose déjà rudement. Tout comme les gouvernements espagnol, grec, portugais ou italien, tout comme le gouvernement britannique qui, lui, n'a pas voulu signer ce texte. Mobiliser contre ce traité serait une première étape, qui en permettrait d'autres, argumentent ceux qui militent en faveur d'un référendum et du « non ». Sauf que les objectifs d'une telle mobilisation ne sont pas clairs. Ne serait-ce que parce que le Front national lui aussi est dans la course, au nom de la défense de la souveraineté nationale, argument que l'on retrouve aussi dans les rangs de ceux qui militent pour un « non » de gauche à ce traité. Sans compter, et c'est l'essentiel, que le problème n'est pas de dénoncer l'Europe ou Merkel comme responsables des licenciements et du chômage, ici en France. Les responsables ne sont pas si loin, ils sont à notre portée, leurs usines sont en France : ce sont ceux qui suppriment les emplois et qui bloquent les salaires. Ce sont les Varin, et derrière lui, la richissime famille Peugeot. Ce sont des gens comme Pinault, qui envisage de revendre un pan de son empire, la Fnac, avec les suppressions d'emplois que cela annonce.

Les objectifs qu'il faut proposer aux travailleurs, aux classes populaires, parce qu'ils sont au coeur de leurs préoccupations, sont la défense de leur emploi et la défense de leur pouvoir d'achat. L'approfondissement de la crise n'autorise aucune diversion.

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