Dans le monde

Neil Armstrong et l'homme dans l'espace : Des espoirs impossibles si on ne change pas ce monde

L'annonce de la mort de Neil Armstrong, le premier homme qui a marché sur la Lune, a provoqué tristesse et nostalgie sincère chez des millions de personnes, dans le monde entier, en particulier tous ceux qui avaient été témoins de cet événement incroyable, vécu en direct sur toutes les chaines de télévision à travers le monde.

Les mots qu'il avait prononcés alors, évoquant ce premier pas au moment où il foulait le sol lunaire, furent à la hauteur de l'événement, au-delà des contingences politiques qui avaient présidé à sa réalisation : « Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité. »C'était la démonstration des immenses capacités de la technologie humaine, de la confiance absolue que peuvent avoir les hommes dans des milliers d'autres, dans le courage, l'abnégation, la maîtrise de soi dont ils peuvent être capables, l'illustration de ce que l'humanité peut avoir de meilleur. Et cela a profondément marqué toute une génération.

Mais le rêve d'une humanité s'élevant au niveau de ses intérêts communs s'est brisé sur la réalité sordide de l'édifice social arriéré sur lequel il reposait. C'est bien ce triste retour sur terre qui a marqué ces quarante-trois dernières années.

C'est en réponse à l'envoi par l'URSS du premier satellite, le Spoutnik, qu'en une dizaine d'années la première puissance économique du monde, les États-Unis d'Amérique, allait réussir ce pari, elle qui ne s'intéressait, dans le cadre de la Guerre froide, qu'au développement de son potentiel militaire. Ce n'est donc absolument pas au nom « des intérêts de l'humanité », mais simplement pour affirmer à la face du monde leur suprématie industrielle et technologique, qu'Eisenhower puis surtout Kennedy ont développé le projet de la conquête de la Lune.

N'ayant qu'une confiance toute relative dans l'entreprise privée, le gouvernement des USA créa de toute pièce, à partir de rien, une agence nationale, la NASA, qui allait mobiliser des milliers de chercheurs, les meilleurs, et les meilleurs des pilotes, capables de s'investir totalement pour cette mission. Ils réussirent à franchir tous les obstacles pour arriver à faire faire ces premiers pas sur un autre astre que la Terre.

Cet exploit a mis en évidence les immenses possibilités de la technologie humaine au service d'un projet collectif. Les développements technologiques ouverts par la conquête de la Lune ont débouché sur le terrain militaire, sur ce qu'on a appelé « la guerre des étoiles », pas celle du cinéaste, mais celle développée par tous les présidents américains, transformant l'espace en porteur de fusées nucléaires capables d'atteindre n'importe quel point du monde, pour le détruire en quelques minutes après que l'ordre en serait donné. Quant aux immenses capacités industrielles et économiques capables de sortir le monde de l'état d'arriération, elles ont été gaspillées, voire en partie dilapidées, par le système et ses crises qui n'en finissent pas et qui sont la conséquence du maintien d'un système social dépassé, le système capitaliste.

Ce qui marque encore le monde, c'est le chômage, la misère qui monte, la destruction de toute une partie des capacités industrielles dans une course folle aux profits, la destruction parallèle des acquis sociaux, dans l'enseignement, la santé et les services sociaux. Dans les pays pauvres c'est bien pire, et c'est la famine qui menace. Il s'agit d'une faillite totale du système capitaliste, et le retour à la barbarie dans tous les domaines.

Les immenses potentialités que porte en elle l'humanité sont toujours présentes, plus encore aujourd'hui qu'hier. Mais pour qu'elle puisse pleinement se développer et vivre enfin ses rêves, il y a une première conquête qu'elle se doit de réaliser ici, sur notre petite Terre, en éradiquant les scories du passé, en se réappropriant la maîtrise de son activité productive, de son économie, de son destin. C'est-à-dire en se débarrassant du capitalisme qui ne survit que de l'exploitation de l'homme par l'homme.

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