Renault condamné à indemniser 91 ex-salariés : La donne avait changé, Renault devra payer01/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une-2296.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Renault condamné à indemniser 91 ex-salariés : La donne avait changé, Renault devra payer

Renault a été condamné le 30 juillet par le tribunal des Prud'hommes du Havre à payer des indemnités à 91 ex-salariés de l'usine Renault de Sandouville.

Ceux-ci avaient quitté l'usine en 2008 et 2009, dans le cadre du PRV, le Plan Renault Volontariat. À l'époque, Renault avait lancé un plan de suppression d'emplois pour réduire massivement ses effectifs. La direction proposait aux salariés de partir, moyennant diverses formules et primes de départ. 4 000 salariés de Renault sont donc partis dans ce cadre, dont 1 350 à Sandouville. Pour ceux qui avaient 57 ans et plus, Renault vantait son plan de « départs volontaires », en affirmant que la prime compensatoire s'ajoutant aux 36 mois maximum d'indemnisation chômage versés par Pôle emploi permettait aux salariés concernés d'atteindre l'âge de départ à la retraite sans perte de revenus.

Mais en 2010, un an après ce PRV, la loi Fillon sur les retraites est tombée, retardant à raison de quatre mois par an, l'âge de la retraite de 60 à 62 ans, chamboulant donc la donne.

Les conséquences ont été ardues pour ceux qui n'ont pas atteint le nouvel âge légal à la fin de leur indemnisation chômage. Ceux-ci se sont retrouvés pendant plusieurs mois sans indemnité chômage, sans couverture sociale, attendant comme ils le pouvaient le nouvel âge légal. Certains ont dû rechercher un emploi. Renault refusant de reconsidérer leur situation, 91 ex-salariés de Sandouville avaient porté plainte, à l'initiative de la CGT.

À la suite du jugement, ils devraient toucher chacun 20 000 euros pour « préjudice moral et anxiété ». C'est bien le minimum. Mais le tribunal a refusé de reconsidérer les conventions de départ volontaire. D'autres procédures similaires sont en cours, par exemple pour les ex-salariés de Renault Flins. Et il ne serait pas étonnant que la direction de Renault fasse appel du jugement.

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