Plan auto : Guichet ouvert pour les patrons01/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une-2296.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Plan auto : Guichet ouvert pour les patrons

Les ministres Montebourg et Sapin ont présenté le 25 juillet leur « plan automobile ». Pas un mot n'y est dit sur le sort des 8 000 travailleurs menacés de licenciement. Ce « plan de redressement de la filière automobile » n'est nullement un plan de soutien aux travailleurs menacés d'être jetés à la rue, mais bien un plan de soutien aux patrons petits et grands de la filière.

Pour donner l'impression de faire quelque chose tout en satisfaisant les alliés écologistes du gouvernement, il propose de porter le bonus pour l'achat de véhicules électriques à 7 000 euros par véhicule, dont on sait qu'ils sont vendus entre 30 000 et 40 000 euros pour les moins chers. Un petit cadeau est fait au passage aux fabricants de bornes de recharge pour les voitures électriques, à qui « une dotation de 50 millions d'euros sera allouée. »

L'argent public va donc pleuvoir pour les industriels de l'automobile : 600 millions « pour répondre aux besoins d'investissement et de liquidités à court terme », 300 millions « pour investir dans l'appareil productif et moderniser la filière », 120 millions « d'aide à la réindustrialisation ». Comme ces dernières années, l'État va financer en grande partie les efforts de recherche et de développement des industriels -- la conception du moteur hybride de PSA a été presque entièrement financée par les fonds publics à travers le crédit impôt recherche (CIR). Montebourg lui-même rappelle que celui-ci « a permis en 2011 de financer environ 400 millions d'euros de dépenses d'innovation dans la filière. Il sera pérennisé. » Pour faire bonne mesure, 350 millions supplémentaires seront « réorientés pour financer les priorités de la filière en matière de recherche et développement. »

Une fois déroulée la liste des cadeaux aux industriels, le gouvernement a un petit mot pour l'emploi : mais là, pas de chiffres, pas d'actes concrets, seulement quelques phrases bien tournées sur le « dialogue social exemplaire ». La volonté politique du gouvernement socialiste est résumée dans cette phrase : « Le gouvernement mobilisera tous les outils pour éviter les suppressions d'emplois et, si elles ne peuvent être évitées, accompagner au mieux les salariés. » Mais en cas de licenciements, le gouvernement « veillera » à ce qu'il y ait « un dialogue social de qualité. »

Les travailleurs de PSA et de toute la filière automobile sont ainsi prévenus qu'ils ne trouveront, en guise de soutien du gouvernement, que des mots.

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